Le tome IV de la Pléiade.
De toute façon tout est là: Faire une recherche google: «Balzac Chicago»: On arrive sur le site “Ville de Paris”: Puis en haut à gauche…
«Tours,
une des villes les moins littéraires de France…» (182)
«En
Touraine, la jalousie forme, comme dans la plupart des provinces, le
fond de la langue.» (216)
Le
caractère tourangeau : «Cela tient à ce climat paisible, à
un air qui énerve, à une nourriture plantureuse, à une absence de
toute ambition, qui vous émondent le corps et l’âme des
inclinations vicieuses, des passions brutales, malheur des grandes
cités.» (1196)
«C’était
le combat du peuple et du sénat romain dans une taupinière, ou une
tempête dans un verre d’eau, comme l’a dit Montesquieu en
parlant de la république de Saint-Marin dont les charges publiques
ne duraient qu’un jour, tant la tyrannie y était facile à saisir.
Mais cette tempête développait néanmoins dans les âmes autant de
passions qu’il en aurait fallu pour diriger les plus grands
intérêts sociaux. N’est-ce pas une erreur de croire que le temps
ne soit rapide que pour les coeurs en proie aux vastes projets qui
troublent la vie et la font bouillonner. Les heures de l’abbé
Troubert coulaient aussi animées, s’enfuyaient chargées de
pensées tout aussi soucieuses, étaient ridées par des désespoirs
et des espérances aussi profondes que pouvaient l’être les heures
cruelles de l’ambitieux, du joueur et de l’amant. Dieu seul est
dans le secret de l’énergie que nous coûtent les triomphes
occultement remportés sur les hommes, sur les choses et sur
nous-mêmes. Si nous ne savons pas toujours où nous allons, nous
connaissons bien les fatigues du voyage.» (228)
«Chez
l’homme le plus brute, l’air de la patrie et la vue d’une mère
produisent toujours un certain effet, surtout après un voyage plein
de misères.» (303)
«…
à New-York, pays où la spéculation et l’individualisme sont
portés au plus haut degré, où la brutalité des intérêts arrive
au cynisme, où l’homme, essentiellement isolé, se voit contraint
de marcher dans sa force et de se faire à chaque instant juge dans
sa propre cause, où la politesse n’existe pas ; enfin, les
moindres événements de ce voyage avaient développé chez Philippe
les mauvais penchants du soudard : il était devenu brutal, buveur,
fumeur, personnel, impoli ; la misère et les souffrances physiques
l’avaient dépravé.» (303)
«L’histoire
de l’Aquitaine, qui n’a pas été faite par les Bénédictins, ne
se fera sans doute point, car il n’y a plus de Bénédictins.»
(359)
«la
phase la plus brillante et la plus complète de la passion, à cette
période où l'on s'est habitué parfaitement l'un à l'autre, et où
néanmoins l'amour conserve de la saveur. On se connaît, mais on ne
s'est pas encore compris, on n'a pas repassé dans les mêmes plis de
l'âme, on ne s'est pas étudié de manière à savoir, comme plus
tard, la pensée, les paroles, le geste à propos des plus grands
comme des plus petits événements. On est dans l'enchantement, il
n'y a pas eu de collision, de divergences d'opinions, de regards
indifférents. Les âmes vont à tout propos du même côté.» (752)
«Tous
deux blottis dans leur idée, caparaçonnés d'indifférence,
attendaient le moment où quelque hasard leur livrerait cette vieille
fille. Ainsi, quand même ces deux célibataires n'auraient pas été
séparés par toute la distance que mettaient entre eux les systèmes
desquels ils offraient une vivante expression, leur rivalité en eût
encore fait deux ennemis. Les époques déteignent sur les hommes qui
les traversent. Ces deux personnages prouvaient la vérité de cet
axiome par l'opposition des teintes historiques empreintes dans leurs
physionomies, dans leurs discours, leurs idées, leurs costumes.
L'un, abrupte, énergique, à manières larges et saccadées, à
parole brève et rude, noir de ton, de chevelure, de regard, terrible
en apparence, impuissant en réalité comme une insurrection,
représentait bien la République. L'autre, doux et poli, élégant,
soigné, atteignant à son but par les lents mais infaillibles moyens
de la diplomatie, fidèle au goût, était une image de l'ancienne
courtisanerie.» (830)
«La
France sait que le système politique suivi par Napoléon eut pour
résultat de faire beaucoup de veuves.» (854)
«Alençon
est très gai, reprit la vieille fille une fois lancée. On s'y amuse
beaucoup, le receveur général donne des bals, le préfet est un
homme aimable, Mgr l'évêque nous honore quelquefois de sa
visite...» (901)
«Le
lendemain, pendant toute la matinée, les moindres circonstances de
cette comédie couraient dans toutes les maisons d'Alençon, et,
disons-le à la honte de cette ville, elles y causaient un rire
universel.» (905)
«Lorsque
l'âme et l'imagination ont agrandi le malheur, en ont fait un
fardeau trop lourd pour les épaules et pour le front ; quand une
espérance long-temps caressée, dont les réalisations apaiseraient
le vautour ardent qui ronge le coeur, vient à manquer, et que
l'homme n'a foi ni en lui malgré ses forces, ni en Dieu malgré sa
puissance, alors il se brise.» (911)
«Quand
cette histoire n'aurait d'autre effet que d'inspirer aux possesseurs
de quelques reliques adorées une sainte peur, et les faire recourir
à un codicille pour statuer immédiatement sur le sort de ces
précieux souvenirs d'un bonheur qui n'est plus en les léguant à
des mains fraternelles, elle aurait rendu d'énormes services à la
portion chevaleresque et amoureuse du public…» (935)
«Si
le retour exact et journalier des mêmes pas dans un même sentier
n’est pas le bonheur, il le joue si bien que les gens amenés par
les orages d’une vie agitée à réfléchir sur les bienfaits du
calme diront que là était le bonheur»
«…
il avait vu sur-le-champ que le moyen de ne rien obtenir était de
demander quelque chose.» (1009)
«Il
prit un petit appartement dans la rue du Bac…» (1009)
«
Quoi ! monsieur, vous ne pardonneriez pas, vous n'êtes donc pas
chrétien ? dit madame du Croisier.
— Je
pardonne comme Dieu pardonne, madame, à des conditions.» (1055)