jeudi 13 février 1997

Trois camarades


pour Caroline


Ils étaient trois cavaliers partis d’un bon pas. Ils traversaient la partie de la vallée de Montmorency où serpente un ruisseau (petite rivière peu considérable) qui descend des hauteurs du château de La Chasse, plutôt ancienne maison forestière ou relais. Mais depuis les grandes perturbations de la fin du siècle précédent, les sens des mots se mêlaient comme à plaisir, si bien que l’honnête homme (en restait-il?) ne s’y retrouvait plus. Ils étaient trois cavaliers sachant écrire et… enfin certes ils savaient écrire... tous trois, et fort bien, quoique avec de très variés modes. L’on va voir qu’ils ne chevauchaient pas tous les trois de si habile manière. Ils longeaient donc un chemin assez large, d’une douce sinuosité, bordé sur leur droite, c’est-à-dire au nord, de hauts peupliers aux jeunes feuilles vert clair froissées par le vent, sur leur gauche, de ce cours d’eau claire et vive. Face à eux, qui les éblouissait, le soleil encore haut annonçait un somptueux début d’été 1828 au bout de la vallée, tout au fond du paysage, dans le prolongement de ce chemin, avec quelques nuages chassés par la légère brise qui allaient s’effilochant vers l’est nuancés de rose, de bleu, de gris, qui faisaient hurler de plaisir le plus jeune des trois cavaliers, fougueux et prompt comme toute jeunesse à s’extasier devant les si faciles beautés de la nature.
Alors, le plus âgé prononça ces paroles:
«Voyons, voyons Alfred, ne perdez pas votre sang-froid, et pour si peu jeune homme, qu’est-ce que cela sera quand vous verrez l’Italie.
— Monsieur je ne verrai jamais l’Italie.»
Il toussa légèrement.
«Voyez comme je mourrai jeune.
— Allons, dit avec un mince sourire le troisième cavalier, pas de simagrées Alfred, vous êtes d’aussi bonne constitution que n’importe qui, ne cédez donc pas à cette nouvelle mode que je trouve très désagréable.
— Ah çà vous, pour sûr, vous n’êtes pas à la mode!
— L’Italie est le plus beau pays du monde, un point c’est tout», proféra le plus âgé.
Sa monture était une vieille mule et l’homme, assez lourd, trapu, dont les deux favoris tombant lui arrondissaient le visage, dans lequel seuls les petits yeux pétillaient de vie, n’était rien moins qu’un cavalier émérite.
Le jeune Alfred la plupart du temps paradait devant, revenait au trot, accélérait son allure à nouveau soudainement: il gambadait. Il agaçait peut-être un peu ses compagnons de voyage qui ne disaient mot sur ce comportement, mais ils n’étaient pas jaloux d’une vivacité dont ils connaissaient si bien le caractère éphémère dans la vie des hommes, assez subtils pour comprendre tout à fait l’impérieuse nécessité de la dépense d’énergie.
«Ne vous gaspillez pas ainsi, économisez vos forces mon jeune ami, lui cria le troisième cavalier.
— Allons, chuchota le gros homme, laissez faire le jeune Alfred, allons! vous qui avez vingt-cinq ans et qui n’avez encore rien fait, la vie est brève, elle ne vous fera pas de cadeau, il faut avoir une cible précise et tirer vite, la chance ne passe qu’une fois, Alfred! quel âge avez-vous Alfred?
— Dix-huit, monsieur Henri!
— Quoi! dix-huit et vous ne pensez pas que vous irez un jour en Italie, et vous rejoignez ce soir cette vieille ganache de George.
— Mais elle n’a qu’à peu près mon âge, répliqua le troisième cavalier.
— Oui… c’est encore trop, dit le gros homme.
— Regardez messieurs, cette pure merveille», s’exclama, avec une grande agitation, le jeune homme.
Le soleil se couchait derrière la colline, les arbres et le chemin étaient dans l’ombre, on sentait les fleurs, les herbes et la fumée d’une masure proche. Sur le seuil de celle-ci était assise une pauvresse. «Un jour dans cinquante ans d’ici, retenez bien cela Alfred, ces gens-là nous croquerons tout cru et ils auront bien raison.»
Henri prenait souvent la pose ainsi, sans se prendre trop au sérieux, mais un peu tout de même, ces amis n’en étaient jamais sûrs, il le savait et il en jouait, il aimait à prédire l’avenir. À cette époque, les turbulences du proche passé avaient noyé plus d’un cerveau solide du canard du doute, et il fallait ses petits yeux vifs et perçants pour oser regarder en face les années qui allaient venir: le siècle était déjà avancé et beaucoup, effrayés, se demandaient: «Quel sera le siècle?»
Henri s’arrêta au dernier peuplier avant que l’on emprunte ce sentier plus raide qui gravissait droit les hauteurs de Montmorency. Avec lenteur, il descendit de sa mule et s’attarda contre un arbre.
«Que fait-il, cria Alfred, de loin, avec impertinence, il pisse?
— Enfin, voyons, jeune homme, pas du tout, il grave… pour la postérité.
— Eh, eh!
– Oui, à vrai dire, Henri, n’est-ce pas, il ne vous reste plus que cela: le tronc des arbres.»
Consciencieusement avec la pointe de son canif suisse il grava dans le bois tendre un HB qu’il voulait qu’on voie de loin.
(C’est ainsi, ce n’est plus un secret, que cette histoire fut écrite cent soixante-huit ans plus tard par un type qui avait entendu parler de cet infime événement. Comme ce cher Henri — allez donc savoir où va se nicher la gloire? — était devenu pour quelques heureux, objet d’un culte, comme une sorte d’idole d’une secte secrète aux adeptes fanatiques, et que ce type faisait partie de cette Église, il en vint à chercher l’arbre, à escalader le dernier peuplier de la rue Nicolas-Ledoux, pour ne pas trouver ce HB qu’il imaginait agrandi aux dimensions de l’univers — il ne savait pas que les peupliers vivent rarement plus de cinquante ans ni que cette rue n’était pas l’ancien chemin qui bordait le ru, aujourd’hui canalisé — et pour finir les deux jambes brisées sur un lit de l’hôpital de Montmorency, où il eut le loisir d’écrire cette histoire.)
Au loin un clocher scintillait, les derniers feux luisaient sur les ardoises.
«C’est Saint-Leu», dit le gros homme.
Sa mule fit un écart.
«Oh, oh!»
Un chat gris surgit d’un fourré, bondit comme une balle, traversa d’un jet devant les sabots des chevaux qui faillirent l’écraser.
«Garfunkel!» cria le gros homme.
Ses deux compagnons se regardèrent. 
«Qu’est-ce qu’il dit?
– Rien, je suppose que ce sont quelques mots superstitieux qu’il a appris en Italie.»
Notre homme, donc, se disait un peu prophète. Son grand ami, de vingt ans plus jeune, notre troisième cavalier, était un maigre efflanqué au visage long, aux cheveux courts, collés par la graisse contre les tempes, vêtu d’une longue redingote grise; il avait un rire narquois et bref pour se moquer de son ami et de ses petites manies (à chacun les siennes). Ainsi, Henri rabâchait à son propos:
«Vous avez vingt-cinq ans et vous n’avez encore rien fait, il faut vivre vite!
— Monsieur pourquoi vous moquez, quant à vous, où en êtes-vous? votre Armance est incompréhensible et…
— Taratata, pour Armance je vous expliquerai, quant au reste… je n’y arrive pas, ce malheur, la seule chose à laquelle je tiens, si vous saviez… mais ne vous occupez pas de moi et puis vous verrez, en 1928, on me connaîtra, on m’aimera.
— Mais comment donc vous aimera-t-on si vous n’avez rien fait? Sans doute ces initiales gravées… vous pensez qu’elles feront rêver les jeunes filles», dit-il railleur…
«Alfred! Alfred! à quoi rêvent les jeunes filles ?
— Je n’y arriverai pas», songeait Henri à voix haute. Puis, se reprenant:
«Mais si! Vous verrez, je vais me mettre en train et il me suffira de cinquante-trois jours pour écrire le plus beau roman du monde.»
Un gros silence entre eux deux. Lourd parfois, car le gros homme qui se voulait encore jeune et surtout se croyait encore séduisant — et l’était! — n’hésitait pas à dérober à son ami les quelques rares conquêtes que celui-ci, maladroit, pouvait faire, quitte à lui reprocher après ses ratages dans ce domaine et son peu d’insistance.
«Vous vous confinez à vingt-cinq ans dans les vieux grimoires, qu’avez-vous donc besoin d’apprendre le russe, cette langue impossible, de vous enfermer pour cela des heures à votre âge? 
— Mais monsieur ni le latin ni le grec, je n’ai jamais rencontré de plus belle langue, et il y a là-bas quelqu’un de mon âge et qui est le plus grand poète d’Europe, et qui le connaît, qui peut le lire?
— Plus grand que nous, diable!», dit-il avec humour. Et avec grand sérieux ajouta:
«Plus grand que Byron?
— Oui monsieur, je l’affirme, plus grand que Byron.» Puis après un silence:
«Et notre jeune ami là-bas, qui caracole sur son pur-sang, pensez-vous qu’il finira grand poète?
— Bon poète oui, à son âge ah! comme il sait déjà manier la langue oh! trop bien, trop facile, il caracole dans la langue comme à cheval, il n’est pas comme vous.»
Le jeune homme, cheveux longs et noirs au vent, la barbe naissante, virevoltait.
On arriva à la croisée des chemins.
«Alfred, Alfred!»
Celui-ci tira le mors de son cheval pour faire demi-tour et rejoindre les deux amis, son cheval piaffait. Mon Dieu, pensa le vieil homme, comment fait-il, comment fait la jeunesse pour se tenir à cheval? Il déclara sentencieux:
«Nous nous quittons ici Alfred, Bury n’est pas loin, par là, vers l’ouest, moins d’une demi-lieue, maintenant nous montons tout droit, le château de Belmont est en haut, tenez nous apercevons ses tourelles derrière cette chênaie, madame de Duras nous y attend.
— Mais ce village, ce nom… dit le jeune homme, c’était donc le fief des Arnauld.
— Oui et on peut toujours rêver et imaginer que Pascal y séjourna.
— Cet ascète guindé et poussiéreux…
— D'abord, il ne fut pas tout au long de ses jours l’ermite qu’on aime à dépeindre, ensuite apprenez qu’à mon âge il était déjà mort et sachez surtout que personne jamais n’a écrit de façon plus belle dans la langue française et jamais plus n’écrira.
— Moi!
— Ah, ah! », s’esclaffèrent ses deux amis. 
«Il faut essayer, essayez toujours! Mais le temps a passé, on ne sait plus écrire ainsi, en revanche, c’est à vous deux d’inventer une autre langue, celle de notre siècle, vous le pouvez et si vous ne le faites pas, je le ferai, je vous montrerai ainsi quel est le plus jeune de nous trois. Bonne soirée Alfred, nos amitiés à George.
— Bonne soirée, messieurs.»
Et Alfred partit poussant sa monture des quatre fers.
Les deux amis commencèrent à gravir le chemin étroit et très montueux.
«Le château, écoutez-moi, vous l’érudit qui savez tout, a appartenu à La Révellière-Lépeaux.
— Ce fameux révolutionnaire entre guillemets.
— Le directeur, oui, celui qui imagina une nouvelle religion, la théophilantropie, comme s’il pouvait y avoir un Dieu quelque part et comme si le peuple pouvait encore en avoir besoin, c’est bien plutôt les grands qui en ont encore besoin pour maintenir ce peuple. Ils ne perdent rien pour attendre.
— Monsieur, comment pouvez-vous être si sûr qu’il n’y a pas un Dieu quelque part.
— Il faut être raisonnable.
— Oui, sans doute… vous êtes bien de votre siècle, je veux dire du précédent, sauf le respect que je vous dois… moi… c’est une chose de très intime mais, comment dire, je ressens en permanence tout autour de moi des souffles, des ombres, des silhouettes obscures, menaçantes, qui me prennent à la gorge et…
— Le jeune Alfred en a fini avec ces momeries-là, sa génération…
— Détrompez-vous monsieur, vous croyez que votre siècle dit des Lumières a tout dit, il a oublié notre part d’ombre qui complique beaucoup les choses, le jeune Alfred s’interroge, il se torture comme tous les jeunes hommes de cette génération perdue, enfants du siècle.»
Alfred pendant ce temps galope au-devant de son nouvel amour. Dans le parc de Bury sous l’ombre des grands arbres, elle est assise, longues jambes croisées, profil sévère cheveux longs et raides. Se reflète dans l’eau du bassin transparent une silhouette droite qu’erratiques des cygnes parfois déchirent.
Elle l’accueille avec ce qui semble au jeune homme de la ferveur mais qui n’est peut-être qu’une sorte de rapacité, prédatrice avec toute la simplicité d’une grande dame sûre d’elle-même face au petit débutant.
Ils s’installent tous deux à l’ombre du grand cèdre qui existe toujours, sur deux fauteuils de jardin, le regard dans la même direction, vers l’est, vers la nuit. Lentement, elle se penche, furète dans un sac comme font toutes les femmes, sort une blague, elle prépare avec cérémonie deux pipes au très long col galbé, lui en tend une:
«Attention Alfred, attention! ceci n’est pas exactement la même herbe que celle à Nicot, vous allez voir! Il faut bien que les jeunes hommes apprennent des choses de la part des femmes qui sont un tout petit peu plus expérimentées.» Elle détachait les syllabes de chaque mot.
«À propos Alfred, viendrez-vous avec moi à Venise cet automne?»
L’esprit d’Alfred soudain erra parmi les odeurs du soir, il partit très haut, bien loin, ne put s’empêcher de sourire dans l’ombre, de frôler la main de celle qui, ce soir, il en était sûr enfin, allait devenir son amante, de celle qui, donc, voulait l’emmener là-bas parmi les citronniers en fleurs, était-ce possible? et cette odeur de la pipe dans sa main qui lui tournait déjà la tête.
Une sorte de fantôme tournait autour d’eux qu’ils ne pouvaient voir, un petit homme trapu aux cheveux gris, rares, visage rond, ombre, âme errante qui reniflait et se posait des questions: que fument-ils donc et comment tout cela finira-t-il?
Nos deux cavaliers cependant poursuivaient leur ascension vers le village. Sur leur droite apparut le porche d’une antique chapelle en ruine, Prosper tira sur la longe afin que son cheval s’en approchât davantage:
«Regardez Henri, cette superbe modénature est-ce pitoyable tout de même que nos autorités laissent à l’abandon de si pures merveilles architecturales.
— Mon jeune ami je vous ai déjà dit maintes fois que nos autorités ont beaucoup trop à faire à mater et les ouvriers et ceux qui voudraient bien travailler, bref neuf êtres humains sur dix de ce pays les occupent qu’il faut faire taire afin qu’ils n’ébranlent pas notre monde, alors les souvenirs qui nous sont chers…» Henri répétait souvent ces petits thèmes qui l’obsédaient, il avait beau se demander dans son for intérieur à quoi pouvait bien rimer cette passion «évangélique» si notre séjour sur la terre n’avait aucun sens, il ne pouvait bannir la compassion qu’il ressentait pour tous les êtres humains (par-delà les années il rejoint un de ses premiers lecteurs, un de ses frères, celui qui s’effondra en pleurs au cou d’un cheval, et aussi un des membres les plus prestigieux de cette secte qu’il a fondé sans savoir, l’auteur de «La grande barrière»), petits thèmes que, de plus, la nuit, au retour, à la lueur de la chandelle, il recopiait soigneusement dans ses carnets en langage codé.
Ils arrivèrent en vue d’un haut mur, cette fois sur leur gauche, d’où émergeaient quelques vieilles croix de pierre. 
«Est-ce là ce que vous vouliez me montrer?
— Non, pas encore, le mien est plus haut à droite, mais venez donc jeter un œil, celui-ci n’est pas désagréable non plus, regardez, vous voyez la colline de Cormeilles, en face un petit peu plus à l’est le moulin d’Orgemont et là sur notre droite tout le vallon de Montlignon qui mène au château de ma chère Curial, mais silence, oublions, n’en parlons plus, et en contrebas, juste en face de nous, à travers ce bosquet, la balustrade du grand bâtiment de Bury; je me demande bien à quelle sauce notre Alfred mijote à cette heure, enfin c’est de son âge, il faut faire ses expériences. N’empêche, qu’il n’aille pas se faire embobiner par cette croqueuse d’hommes! Car George enfin… Non mon cher, non ne m’en faites pas dire plus sur George, je ne sais rien de plus que ce que rapporte les salons parisiens, ce qui est, j’en conviens, déjà beaucoup.»
Alfred était étendu au creux de son fauteuil de jardin, George cherchait dans la nuit à deviner les pensées de son jeune compagnon mais elle avait l’esprit trop prosaïque, elle croyait qu’il calculait combien allait lui coûter l’Italie et pratique se disait: bah, qu’importe, je paierai; ou bien elle supputait que ce qu’il fumait, trop fort pour lui, l’avait endormi, assommé: elle a toujours pensé faux.
«Répondez mon cher, quels sont vos rêves, voyez-vous des éléphants roses?»
À cet instant, Alfred regardait avec une netteté très particulière, comme si la concoction orientale de George avait décuplé ses sens, le clocher de la chapelle qui avait attirée les deux compagnons. Ce clocher pointait droit dans le ciel et à la seconde précise où ses deux amis regardaient, mais d’un autre point de vue, ce même clocher il vit ce que personne d’autre au monde que lui ne pouvait voir: les nuages qui couraient très vite dans le ciel dégagèrent une lune ronde, pleine, splendide, d’un jaune étonnant, exactement au-dessus du clocher pointu.
Nos deux cavaliers peu après atteignirent le premier but de leur soirée, le second était de manger, boire et converser dans le château de Belmont, avec leur hôte, madame de Duras.
Ils surplombaient le cimetière d’Andilly, et au-delà de ce lieu cerné de bois, envahi de fleurs, un peu fantastique dans cette nuit illuminée par la pleine lune, mais non pas effroyable, somme toute plutôt familier, presque accueillant, s’étendait tout entière la vallée. Henri tendit le bras:
«Nous avons la chance d’avoir cette lumière, regardez ces bois, ces vergers, ces collines, vous pouvez imaginer le merveilleux panorama par une matinée de printemps quand les pommiers sont en fleurs; cette grande lueur, c’est Paris et bien plus loin vers le sud, ne cherchez pas, il n’y a que moi pour discerner cela, l’Italie, là-bas derrière; ainsi, de ce lieu se découvre le monde entier et aucune de ses souillures ne vous y atteint, seuls ses charmes, ses délices, ses beautés peuvent s’élever jusqu’à de telles hauteurs et s’y révéler à qui sait les accueillir: c’est donc ici Prosper, vous n’oublierez pas, que je désire, à tout prix, que l’on porte mon corps en terre.»