vendredi 31 janvier 2014

Lundi 31 janvier 2011



Else Lasker-Schüler a vu le roi David. Elle lui a parlé une demi-heure. Elle a demandé à Gershom Sholem l’interprétation cabbalistique. Il ne l’a pas crue. Elle s’est fâchée.

Fin de la jeunesse. À vingt-cinq ans on dormait tous ensemble, en tas, sur la moquette. À trente ans, ils voulaient avoir leur lit douillet, avec des draps propres. On s’est moins vus. Du reste ils s’étaient à peu près tous appariés.


FB janvier 2014



2013: la fin de l’avant-dernière partie de ma vie.
2014: le début de la dernière partie de ma vie.

Exemple: «En 2013 j’ai enfin connu IRL sept amis facebook.»

Je crois que c’est un euphémisme utilisé dans la Bible. Exemple: «Celle-là? Ah oui! Je l’ai bien connue dans le temps!»

N’importe où sauf Chartres!

Nous irons à Lorient, nous irons à Lons, nous irons à Toulouse, nous irons à Sacramento, nous irons à Rochechouart, nous irons au Tertre, nous irons à Jyväskylä, nous irons à Angoulême, nous irons à Bruxelles, nous irons à Tournon, nous irons à Tours, nous irons à Constantinople, nous irons au mas Passe-Temps, nous irons à Melun, nous irons à Perth, nous irons à Grenoble, nous irons à Coullonges, nous irons à Prague,

Quand même, quand on y pense: 1415, 1515, 1610, 1715, 1815, 1914…

«Quelle femme!» (citation).

«Je peux t’apprendre à modeler, mouler, patiner… Patrick, et toi que sais tu faire ?»

Je règle quelques petites affaires, je surveille la météo, et je pars.

Excusez-moi, je viens de comprendre… IBL? mais bien sûr IBL! je croyais que ça voulait dire «dans la large vie« ou «dans la vaste vie».

Tchekhov: Il allait l’épouser l’année suivante. Il allait mourir quatre ans plus tard. 
Et je découvre qu’Olga est morte en 1959!

Un peu de rabâché le matin au réveil:
«Le souvenir d’une certaine image n’est que le regret d’un certain instant et les maisons, les routes, les avenues sont fugitives, hélas, comme les années.»

(Les oiseaux de nuit chantent toujours. Dormiraient-ils moins longtemps l’hiver?)

Quand on y pense…

On est baisé de tous les côtés de toutes façons. Et, à cause de tout ça, on n’a même plus le droit de dire qu’on est français de souche sans être taxé de je ne sais quoi.
Nom de Dieu. Je suis français de tous les côtés aussi loin que l’on remonte dans l’arbre généalogique. Il doit y avoir un peu de normand encore que les vikings ne furent pas une invasion de peuplement. Il y a sûrement beaucoup de celte, voire de pré-celte (et on s’en fout). Oui. Il suffit de voir la condition paysanne pendant mille ans, deux mille ans. Il suffit de lire Braudel ou d’autres (Marc Bloch, tiens!). Le temps immobile, les villages immobiles, les paysans immuables collés à leur glèbe. Je suis de gauche et anti-sarkoziste. C’est le front national qui nous empêcherait de dire certaines vérités? ça serait jouer leur jeu !

Rubrique sornettes: à mon avis quelqu’un peut s’y coller toutes les heures, toutes les journées. Il aura de la matière.

Sœur Geneviève Médevielle, professeur de théologie morale au Theologicum, a été promue au grade de chevalier de la légion d’honneur à l’occasion de la promotion du Nouvel An 2014.

Ça a été la belle surprise du jour: visite de Marcello. Zut de zut… même pas pris de photos…

En effet, la promiscuité dans les campings crée parfois du désordre dans les familles.

Vous n’avez qu’une carte professionnelle? 
Vous n’avez pas de zéro-six?

Ah mais, je lui avais dit d’aller à Châtillon (celle qui vous baratine sur le vase de Vix) et de pousser jusqu’à Neufchâteau (celle qui a les clefs de l’église).

La vie de nos meilleurs amis recèle de curieux secrets.

En fait je suis vachement plus drôle sur facebook que dans la vie réelle — c’est dire…

Le matin j’ai l’œil acéré.

Facebook c’est un peu comme l’automobile. Arrêté au feu rouge, on n’hésite pas à se curer le nez et à insulter la jolie dame qui est dans la voiture d’à côté. Alors que si on l’avait en face-à-face, à l’extérieur de notre boîte en tôle, IRL en quelque sorte, on ferait semblant de se comporter en gentilhomme.

«some dance to remember… some dance to forget…»

Tu n’as pas posé tes doigts sur le clavier, tu réfléchis à la phrase que tu vas écrire, que déjà facebook l’a enregistrée quelque part.

La honte: je ne sais si j’oserai raconter ma matinée du 8 janvier 2006.

M. Faustin, on n’a pas le droit d’employer le mot q. chez moi.

«The word ‘eunoia’, which literally means ‘beautiful thinking’, is the shortest word in English that contains all five vowels. Directly inspired by the Oulipo (l’Ouvroir de Littérature Potentielle), a French writers’ group interested in experimenting with different forms of literary constraint, Eunoia is a five-chapter book in which each chapter is a univocal lipogram (the first chapter has A as its only vowel, the second chapter only E, etc.). Each vowel takes on a distinct personality - the I is egotistical and romantic, the O jocular and obscene, the E elegaic and epic (Bök actually retells the entire Iliad in Chapter E;»

—> Dickinson —> Pesson ? —> Adès ? —> «Du coup, pas la moindre envie de se pencher plus avant, de s’intéresser plus longtemps à une œuvre qui a livré tout de suite son principal “secret”» (citation) —> Etc.

Dépatouillez-vous avec ça:

«Le pouvoir de jouissance d’une perversion (en l’occurrence celle des deux H: homosexualité et haschisch) est toujours sous-estimé. La Loi, la Doxa, la Science ne veulent pas comprendre que la perversion, tout simplement, rend heureux ; ou, pour préciser davantage, elle produit un plus: je suis plus sensible, plus perceptif, plus loquace, mieux distrait, etc. — et dans ce plus vient se loger la différence… Dès lors, c’est une déesse, une figure invocable, une voie d’intercession.» (tag page 13).

Si je comprends bien en 75 un pd disait (pensait, croyait?) que l’homosexualité était une perversion?
Et ainsi il se démarquait du bien — qui n’était pas bien vu.

Ça me rappelle RC: Encore une exaction des musulmans! Mais c’est toujours la même qu’il nous ressort tous les six mois. Bon, il a des excuses, il ne se rappelle plus…

Je relis pour bien distinguer la queerphobie xénophobe de la xénophobie queerphobe.

La phrase du jour: «Le monsieur qui porte le deuxième prénom de Louis XIV…»

Neil Young - What Did You Do To My Life?

«Je vous souhaite une année de fécondité exégétique.»

Il ne faut pas les oublier, non, les bons comme les mauvais moments, ça fait partie du trésor des souvenirs, c’est comme quand vous avez effectué la traversée de l’Antarctique à pied, qu’est-ce qu’on en a bavé mais qu’est-ce que c’était bien!

Ce matin, comme à chaque réveil depuis deux jours, je cherche un peu de cohérence échevelée pour faire un statut; aujourd’hui la première sera de placer les deux yeux en face de leurs deux trous. Après on verra.

Je crois que Google le sait.

Les administrations, même quand elles sont de bonnes volontés, ne font jamais les choses à fond et commettent toujours des erreurs.

Un jour je raconterai mes aventures avec la traduction de Lichtenberg mais cela reste encore un peu douloureux.

Tiens, au hasard. Un petit peu églogal?: «Il faisait constamment des extraits et tout ce qu’il lisait passait, mais sans transiter par sa tête, d’un livre dans un autre.»

L’avantage c’est qu’on a le droit, qu’on est même encouragé à aller se promener, j’en ai connu qui sont allés dîner…

A la lecture d’un autre fil on est des happy few pas très nombreux.

A vendre demi-places IbisBudget les 22 et 23 porte d’Orléans. (Avec ronfleur.)

Série: phrases qui donnent à rêver: «Parce que malgré notre chagrin, nous ne cesserons jamais d’être camusiens.

A l’hôpital de la Conception. Il y a une plaque.

J’aime assez mon mur (ma page d’actualité), somme toute; aujourd’hui on y a parlé principalement de Bob Wilson et de Lichtenberg, et moins d’autres personnages qui font l’actualité. Il faut dire que j’ai des amis choisis.

Si j’avais su qu’il y avait soirée facebook avec échange de vieux souvenirs, je n’aurais pas été me coucher si tôt.

En résumé le pouvoir c’est cela. Le droit d’avoir plusieurs femmes, d’en changer quand bon vous semble. Et les mâles, quand ils peuvent, ils ne se gênent pas…

«Pute borgne», j’aime bien cette expression, elle fleure bon le vieux terroir, on ne l’emploie plus guère, il faudrait la remettre en vogue.

L’antisémitisme reste caché, non dit, non conscientisé, au fin fond de l’inconscient, mais, au bout du compte, bien plus que l’«islamophobie» et autres petites haines provisoires, c’est toujours lui qui ressurgit à la croisée des chemins.

Heureusement, il nous reste «la musique, la littérature»…

Oui, nous avons été défriendés parce que nous ne savions pas faire les espaces demi-cadratin.

«Comment fait-on le petit bonhomme qui pleure?»

Oblomovons-nous!

«Huit fois debout», quel titre! incroyable! et entre-temps, que font-ils?

Je n’arrive pas à faire la ronde: 
Magimel —> Binoche —> Amirogena —> Gayet —> Hollande —> Ségolène —> Gaccio —> Michèle Bernier —> Magimel. 
(Chercher l’erreur.)

Oui. Mais comme on disait de mon temps: d’où ça parle ce montage?

(Je n’engueule ni G ni T, simplement l’ambiance de l’époque qui va finir pas nous rendre tous fous.)

Non mais ça va! Ça suffit! Vous commencez à nous emmerder avec vos déconnages, tous! Oui, quand on roule la nuit, parfois, souvent, il y a du brouillard. C’est tout, c’est la nuit et le brouillard.

Encore une expression que je ne connaissais pas. Merci facebook! Merci mes amis! Merci les amis de mes amis! Ouaf! ouaf! «Jeter un fond de sauce dans l’évier» !

D’accord avec Sphét, c’est pas vraiment une pelle de pelle qui vous ramone l’âme…

D’après les romans du XIXe que j’ai lus, à l’heure qu’il est il pieute avec sa bobonne.

Je ne suis pas linguiste. je ne suis pas fort en langues. Bobonne et la bonne, ce n’est pas la même chose?

Certes, les antisionistes pro-deuxième prénom de Louis XV, alliés au pro-mariage pour tous, ou pas pour tous, je ne sais plus, avec la complicité de Christine Boutin, fomenteraient un truc genre colliers de la reine ou ferret de la princesse avec la complicité de Sarkozy que je n’en serais pas surpris. Ou alors ça va mal finir: l’affaire des poissons?

Cohérence échevelée, toujours aussi facile, tout fait écho, ainsi, ce soir, la limace sous la feuille de salade, pour bibi encore une énième madeleine de Combray…

Je ne peux pas regarder la télé en même temps que facebook. 
(Je m’en fous, Karine, je la crois sur parole.)

Et pour finir, la phrase qui donne à rêver: «Ce qui m’agace, c’est qu’il faudrait toujours être parfait et infaillible. Je suis contre cette idée.»

En plus c’est Corneille qu’a écrit les pièces de Molière… (on nous ment)

«Le ciel peut attendre.»

Je précise que ce qui me fatigue le plus, ce sont les âneries.

Le matin, quand mes rêves de la nuit ne sont pas racontables sur facebook, je les raconte à ma tasse de café.

La morale va de pair avec le physique: si tu ne veux pas avoir d’ulcère, laisse traîner les créances…

On peut peut-être essayer de faire dans la nuance, de dire par exemple que Valls est moins pire que l’autre.

Ça commence par l’antisionisme (de gauche) et ça finit par le lobby juif qui gouverne le monde entier.

Je résume, pour Karine et moi, si Karine me permet, nous avons des amis jeunes, de gauche, qui ont des amis, jeunes de gauche, remontés, mélenchoniens ou autre, bonnets rouges, etc., mais bien remontés contre Israël, mais bref, on écoute. Et puis ça dérape. Ça a dérapé cette semaine bien sûr. Je trouve ça assez inquiétant. 
C’est comme si toutes les luttes sociales, politiques, etc., qui les préoccupaient, et pourquoi pas? c’est très bien, n’étaient en fait qu’un prétexte, et que, au bout du compte, quand on va dans les retranchements, ces luttes n’étaient en sorte qu’un masque pour leur vérité ultime, la seule qui leur importe, que jusqu’à présent ils ont tue, qui était inconsciente, mais qui à l’occasion d’un événement ponctuel ressort en pleine lumière: le lobby juif dirige le monde.

J’aimerais bien me baigner dans le Rhône, une fois, en été.

J’ai l’âge que j’ai, je suis égoïste, j’admire de mes amis plus jeunes qui se battent, qui y croient, et pourquoi pas! à eux le relais, moi ça va, j’ai donné, pourvu que tel ou tel président ne me ponctionne pas la moitié de ma retraite, le reste: j’ai autre chose à faire. Je suivrai les péripéties politiciennes sur facebook. Ça me va.

Oui, faut du cul de temps en temps…

La tombe de Borges à côté de celle de Griselidis!

P part dans le Thymerais. (Le Thymerais est une petite principauté indépendante fichée entre la Beauce et le Perche.) (Mais ce n’est pas un paradis fiscal.)

Le ciel n’attend pas.

Potter peint bien les vaches.

Je n’ai pas vu l’exposition. Jordaens ne m’a jamais trop excité. Mais le but d’une telle exposition est de remettre en cause nos goûts, et ça marche parfois.

Cours flottants pour cervelle flottante. 
Le rêve de l’aube: 
Pigny —> Matisse (flèche perso) —> Mathis le peintre —> Grünenwald —> forêt —> Fauré —> Edgar Faure. 
Pourquoi faut-il que je me réveille à quatre heures du matin avec le nom Edgar Faure dans la cervelle?

Demain et après-demain, poker toute la journée, souhaitez-moi bonne chance.

La phrase du jour: «Trop de fruit au jus ça pique les yeux et quand t’as les yeux qui pique bah tu veux plu de fruit au jus … Logique quoi!!»

La deuxième phrase du jour: «Soudain quelqu’un dégaine le mot kérygme et le silence se fait.»

En ce qui concerne les calamars géants, puisque ça semble en préoccuper certains, l’ouvrage de référence est  Fragments d’un paradis.

Moi qui suis un handicapé de l’oreille, je n’arrive pas à discerner quoi, mais je me dis qu’il y a quelque chose qui ne va pas. 
Je ne comprends ni la «Major Key» (c’est quoi?), ni «l’accord de sixte majeur sur la bécarre» (c’est quoi?).

(j’aime tout ce que vous dites.)

Sérieux: 
Depuis que je suis “ami” facebook avec Christine Boutin non seulement je ne me pose pas la question de son nom, je n’y pense pas, mais lorsque j’entends parler de son homonyme, je suis perturbé, je ne comprends plus, et je finis par me demander que vient faire cette imposteur qui a pris le même nom que ma copine.

La phrase de l’aube, qui m’accueille au réveil, est de Pierre Cormary à propos de Jayne Mansfield: 
«sa poitrine intensément existentielle, son bassin schopenhaurien qui suscite le vouloir-vivre et ses lèvres lucréciennes qui redonnent goût à la nature des choses.»

Dans le prolongement du fil précédent, message personnel: les bouées sont des Mae West.

Un jour (à cause de ma cousine), je me suis retrouvé dans un camp de naturistes. Comme les soirées étaient fraîches, ils avaient mis un gros pull. Comme ils étaient naturistes ils gardaient le zizi à l’air.
(Les gens sont bizarres.)

09:02 : ça commence. La partie de poker va être difficile. Je fais une demi-heure de yoga ou de méditation (transcendantale) et je lance les dés. Adieu. Les dés retomberont demain matin.

Pas touche à Karina. Pas touche à Pierrot le fou.
 Pas touche à Elie Faure.

«L’amitié pour le monde, l’attachement à la terre, le goût des voyages, de quelques fenêtres, de certaines peaux, de deux ou trois phrases ou d’un état du ciel.»

Mi figue mi raisin, en demi-teinte, mi lard mi cochon, c’est toujours comme ça: on veut tout ou rien, on a l’entre-deux.

Je suis exaspéré! (Mais je devrais n’en avoir rien à foutre, n’est-ce pas?)

J’ai mon âge. Je renonce. Jamais je ne saurai faire mon lit. Si comme on fait son lit on se couche jamais je n’arriverai à bien dormir.
J’ai trouvé un truc pour m’endormir, c’est Claude Simon. Mais je me suis vite réveillé.

«Finally, Clark Gable asked Faulkner who he thought were the best living writers. After a moment, Faulkner answered: “Ernest Hemingway, Willa Cather, Thomas Mann, John Dos Passos, and myself”.»

Une citation: «Méfiez-vous de vos amis (les Schopenhaueriens étant particulièrement fourbes et dangereux)…»

Petite annonce: donne 19 numéros de la revue Esprit, années quatre-vingt-dix. Mes Gide et mes Valéry: je les garde!

J’aime pas les méchants.

Il visait particulièrement Mounier: 
«Dieu les punit par la confusion des langues, et un charabia extraordinaire…»

Ça sera très bien. Il y aura un décalage. Ici je suis trop embourbé dans les origines. Maman ne m’attend plus rue du Parc.

Je vais bien, je ne suis pas triste, «mille chemins ouverts»…

Ma coloc prend ses marques. Succession liquidée. Changer la bouteille de gaz. 7000 signes avant dix heures demain matin. Vous avez une idée?

Ah bah… c’est la journée internationale des câlins… pffft…

«Barth, pas Barthes.

— Barthès?

— Non.»

Résultat du sondage: «Si tu avais le pouvoir tu t’offrirais un harem?» 
Les garçons protestent, ou n’osent pas dire ce qu’ils pensent, ni se l’avouer à eux-mêmes. 
Mais les filles répondent «oui», sans hésitation.

De ma fenêtre: périphérique intérieur bouché.
Le comble de l’accablement: descendre dans le même hôtel que ses collègues et à sept heures du matin parler boulot à la table du petit déjeuner.
Perso, à poil en sortant de la douche: les petits restaurants parisiens, la lumière crue et les miroirs d’Ibis Budget ne pardonnent pas.

La citation du jour: «…»


Autre citation: «C’est quand je m’autocensure. Je voudrais dire quelque chose et j’y renonce car l’écrire serait prendre le risque d’être lu.»

Sur facebook 13287 partages d’une fausse citation de Huxley.


Pigny, sa rue principale, ses silences, son temps immobile, ses vergers, ses Demoiselles, ses chiens joyeux (Diabolo, Sigmund, etc.)

Bilan: nous sommes tous d’accord, Sigmund Freud a bien été un chien de cirque.

Après une heure de recherches infructueuses, pour retrouver ses lunettes, il faut s’asseoir confortablement dans un fauteuil profond, prendre une grande respiration, et se mettre dans la peau du Dupin d’Edgar Poe.

Je planifie un mois de février calme, studieux, sain — toujours l’inattendu arrive.

«Je veux aller courir parmi le monde,

Où je vivrai comme un enfant perdu»

jeudi 30 janvier 2014

Samedi 30 janvier 2010



« À la base se trouvait la peur. Il en avait souvent discuté, en état de veille, avec le docteur Pardon, qui avait, lui aussi, l’expérience des hommes et qui n’était pas loin de partager ses conclusions.
Tout le monde a peur. On s’ingénie à dissiper la peur des tout-petits avec des contes de fées, et presque aussitôt, dès l’école, l’enfant craint de montrer à ses parents un livret scolaire qui comporte de mauvaises notes.
La peur de l’eau. La peur du feu. La peur des animaux. La peur de l’obscurité.
Peur, à quinze ou à seize ans, de mal choisir son destin, de rater sa vie.
Dans sa demi-conscience, toutes ses peurs devenaient comme les notes d’une symphonie sourde et tragique : les peurs latentes qu’on traîne jusqu’au bout derrière soi, les peurs aiguës qui font crier, les peurs dont on se moque après coup, la peur de l’accident, de la maladie, de l’agent de police, la peur des gens, de ce qu’ils disent, de ce qu’ils pensent, des regards qu’ils posent sur vous au passage. » 
Simenon, La Patience de Maigret


mercredi 29 janvier 2014

Mardi 29 janvier 2002


Faustin est arrivé hier soir. Nous avons parlé et bu jusqu’à deux heures du matin, comme de vrais Russes. (On comprend ce que je veux dire.)


mardi 28 janvier 2014

Lundi 28 janvier 2008


Je suis allé me promener dans Colombes à la recherche de traces éventuelles du château de Madame (Madame ou Henriette mère de Madame ?), on dirait que le vingtième siècle a tout effacé. Et le comble serait qu’ils aient tout rasé pour bâtir à la place une « maison de la culture ».

 

lundi 27 janvier 2014

Jeudi 27 janvier 2005



Paule Delsol, la Dérive, mais surtout le film qu’a fait Samuel Fuller le 9 mai 1945 à Falkenau.

Beaucoup de monde dans un métro à l'arrêt : un jeune passe sur le quai décontracté et interpelle les voyageurs : « alors les sardines! »

Ce matin : trois jeunes cherchent à monter dans un wagon bondé, l'un à voix haute « tu m'as fait rater deux meufs, j'aime bien me frotter », un des autres proteste, le premier, toujours à haute voix : « mais si, mais si, elles aiment ça ».

Ce midi, toujours dans le métro : plusieurs jeunes filles lisent des lettres, l'une des lettres est rayée rageusement par endroits au feutre noir, soulignée de rouge ailleurs ; on écrit encore des lettres, des lettres qui sont dévorées silencieusement par des jeunes filles.


dimanche 26 janvier 2014

Vendredi 26 janvier 2001




Il y a des natures heureuses. Quand il n’y a plus d’espoir, il reste chaque matin qui se lève avec ses promesses d’inattendu. À une fausse citation (voir ce que disait ma vieille voisine : « la vie comme tranche de pain couverte de merde qu’il faut grignoter jour après jour ») VN répond : « tranche de pain de campagne nappée de miel des Alpes ». 

Brenda Lee avait l’âge exact de Lolita. Je nous revois dans le grand hall de Dormans écoutant, quelques copains et moi, « I’m sorry » sur le petit tourne-disque qui était sur une table au fond à droite, je nous revois…




samedi 25 janvier 2014

Mercredi 25 janvier 2012



Tout est prétexte à déprime. Aujourd’hui A : « L'alcool fait monter une désespérance qui donne envie de boire encore davantage. » Que ne me téléphone-t-elle à la place ? 

SFU : ils prennent leur métier à cœur.

Cervelle plate : comme dans les anciennes cosmologies : la terre plate.


vendredi 24 janvier 2014

Mardi 24 janvier 2012



BL [je ne sais si je peux mettre son nom]: 
« On ne fait pas l’amour avec la probité. On fait l’amour avec la libido. Et la libido, ce sont des jeux de pouvoir. Voilà pourquoi la probité n’excite pas car, à la différence de la libido, la probité milite pour un désarmement général. On fait l’amour avec ses instincts de domination et de soumission, on fait l’amour avec les forces obscures de son être qui, sous la forme de sensualités, sont sublimées. Le terreau primordial de l’acte charnel est bien autre chose que la sérénité. Ce qui conduit deux êtres à faire l’amour, c’est la rencontre de deux machines de guerre qui ont besoin d’épuiser une pulsion. L’au-delà de l’étreinte se situe peut-être dans l’amour, mais, à la différence de la reddition de son partenaire, il ne se provoque pas. »



jeudi 23 janvier 2014

Lundi 23 janvier 2012



Mon cousin est encore hospitalisé, il a de l’eau dans les poumons. Je n’ose le dire à ma cousine, mais il faut être lucide : il n’en a plus pour longtemps. Quand je pense au flamboyant play-boy du début des années soixante qu’il était…


mercredi 22 janvier 2014

Samedi 22 janvier 2011




J’ai des trous de mémoire énormes. Je ne savais même plus quelle année on était, quel âge j’avais. Cela je ne veux plus le savoir.

Hier mieux encore. Ils lui ont enlevé la perfusion. Elle a mangé un peu. Elle s’énerve parce qu’elle essaie de parler et les mots n’arrivent pas à sortir. Mais pour moi c’est un bon signe. Et, bien qu’elle ait gardé l’assistance respiratoire, on dirait qu’elle n’a plus de bronchite, respiration normale.

Vlan ! ce matin, ce midi, rechute. Elle dort beaucoup. Vers quatre heures, elle a mangé une compote après une crème au café. Mais quand nous la quittons  elle ronfle. Je vais essayé de faire l’effort d’y retourner vers sept heures.

Aujourd’hui, avant que je ne la voie : déprime. Le médecin a dit à mon frère : « deux heures ou deux mois. »

Ce soir, pas mieux, elle ronfle. Je perds espoir.



mardi 21 janvier 2014

Vendredi 21 janvier 2005


Un corps qui se ruine lentement comme tous les corps humains, un corps qui se nourrit, qui respire, qui s’use ; qui ne s'est pas encore dissous dans la ténèbre, dont les os n'ont pas encore rejoint les os de son père dans les profondeurs du cimetière de Cloyes.


lundi 20 janvier 2014

Samedi 20 janvier 2001


Le 20 janvier date fatidique pour Celan.

Je ne sais plus qui a dit que le tableau de Vermeer qui est à Palm Beach (Floride) représentait la jeune fille à la perle vieillie, enlaidie, cruel exemple de l’inexorabilité du temps qui passe ; mais moi j’ai désormais la preuve que ce n’est pas vrai. Car l’original, le modèle du tableau, que je connais bien, puisque c’est une de mes amies, est encore plus belle à l’aube de ses cinquante ans que lorsqu’elle a posé pour le peintre.


dimanche 19 janvier 2014

Vendredi 19 janvier 2007


Au vingtième siècle, en linguistique, en mathématique, en histoire, de grands hommes ont tout bouleversé. Puis des épigones sont venus, la moyenne intelligentsia, les professeurs, des journalistes, et ils se sont emparés de ces idées qu’ils ont mal comprises, assimilées de travers, ils ont répandu la lèpre, ils ont enseigné au peuple, ils ont influencé les dirigeants, ils ont diffusé des abrégés sommaires, ils ont répété comme des ânes des digests. Et nous en sommes là. Pour ce qui est de la psychanalyse c’est un peu moins simple car le fondateur n’était pas si grand que cela, de la catégorie de ces petits-bourgeois, le suiveur a fait beaucoup plus de mal encore car il a permis à ses épigones d’être pire que les premiers cités (mais c’est la matière, vicieuse à la base, qui voulait cela). Le comble est le marxisme qui a trouvé très vite le plus petit des petits hommes : Lénine qui a asséné la prétendue doctrine à coups de marteau.
 

samedi 18 janvier 2014

Mardi 18 janvier 2005




Rêve : il faut faire bouger les choses. Donc nous embrigadons Jospin. Il dirige un groupe qui va faire le coup du siècle. Nous allons dans une grande surface, plutôt de meubles, à la Défense. Comme il ne se décide pas c’est moi qui braque un revolver le premier sur un des employés. Puis il sort son arme, les autres de la bande aussi, et nous prenons en otage les employés de ce magasin. Tout se passe bien. Ou plutôt rien ne se passe. En attendant nous errons notre arme à la main dans cette grande surface. Je suis avec Jospin face à des rayons de livre. Nous regardons tous les deux les titres des nouveautés sur lesquels nous conversons en attendant.

 

vendredi 17 janvier 2014

Mercredi 17 janvier 2001



Mon cauchemar était un daymare — et non un nightmare. Je me suis imaginé quelque temps que Sylvie était la femme qui avait été tuée par un chauffard alors qu’elle circulait dans la région de Toulouse avec ses deux enfants. Si bien que je fus soulagé et ravi d’entendre sa voix, j’ai failli lui dire : «tu es vivante!»

Avec du vocabulaire on peut écrire la phrase suivante: «Les culs-blancs volètent dans les épines-vinettes.»

Vaugelas: «Emmi: ce mot a je ne sais quelle force mais il ne vaut rien.»

Quoi qu’il arrive, quoi qu’il arrivera il y aura toujours ce bloc, ce cœur, ce diamant de foi inaltérable.
Et puis vient la nuit, […]


Idiot



«L’homme découvrira que ce n’est pas avec sa tête qu’il peut faire irruption dans le Ciel, mais qu’il lui faut devenir, de la façon la plus sérieuse, un idiot intérieur…»


jeudi 16 janvier 2014

Dimanche 16 janvier 1972




Je déjeune à sept heures à Nanterre, je repars en 2 CV à Montparnasse. Dans le train je n’arrive pas à dormir. À seize heures je suis dans l’arsenal à écouter sous la pluie la musique militaire. Quand mon frère descend de la passerelle il fait des yeux très grands. Visite de son bateau, je goûte au caviar (œufs de lumps) et au vin (il faut s’accrocher). Chocolat rue de Siam, choucroute au buffet de la gare, discussion avec d’autres marins. Je prends une couchette pour rentrer à Paris et pour la première fois depuis samedi matin je dors, mais à chaque station je m’éveille.


mercredi 15 janvier 2014

Dimanche 15 janvier 2006


À chaque achat, qu’il convienne ou pas, sentiment d’avoir dépensé ce qui n’aurait pas dû l’être, sentiment de perte autant que lorsque je joue au bonneteau (voir ma psy);

Mais à chaque achat, plaisir d’ouvrir les cartons, de découvrir les mystérieux objets, de chercher à les comprendre, les humer, les tâter longuement, plaisir masochiste de lire à fond les modes d’emploi (voir ma psy). 

J’achète cette nouvelle imprimante, je pose le carton que je ne descelle pas sur le canapé, et je ressors ma vieille imprimante qui ne marche plus depuis des mois, je passe une heure à la nettoyer à fond, je l’essaie (voir ma psy). 

Elle ne marche toujours pas. Je l’abandonne. J’ouvre le carton de la nouvelle imprimante (il y a quatre ans et demi que je n'ai plus de psy).




mardi 14 janvier 2014

Dimanche 14 janvier 2001



Je vais un peu mieux. 
Jeudi matin, après avoir bien travaillé mercredi je rends le travail fini à l’Aventurette. 
Car je rentre vite dormir un peu (lever à quatre heures). Sophie me convie à la «fête» Encarta sur le Blues Café, péniche qui stationne devant la bibliothèque François Mauriac.

Cloitré toute l’après-midi dans la salle du bas je réussis un extremis à pondre 4500 signes sur mes chers décembristes (je me suis aperçu que Laurence, Virginie, Liliane, n’avaient jamais entendu parler de cela, ce qui me simplifie la tâche: résumé sommaire pour quelqu’un qui ne saurait pas que ça a existé).

Puis je vais à la péniche, papote avec Fabienne, Sophie, je veux danser avec Fabienne, las ! impossible, je n’arrive qu’à lui faire tenir en main une coupe de champagne. Il y a sa cousine, des jeunes qui travaillent à Encarta (encyclo plan-plan, made in Bill Gates), des chefs de projet, de marketing, dont je me moque ostensiblement (ambiguité de ces réunions où l'on est censé se lâcher, rire, danser, mais où se côtoient les supérieurs hiérachiques et les petites mains. J’en profite parce que j’ai un peu bu, et que je n'ai guère envie de travailler pour eux. Je montre une désinvolture un peu arrogante, par exemple en snobant la «chef», et en ne parlant qu’à la petite dactylo en cdd).

Même chose le lendemain vendredi. Bourgogne aligoté, bordeaux, fond de vodka, petit canapés. 
Claudia: «J’aime , j’aime toujours et toujours le vin rouge mais je n’aime pas les boissons blanches quoique je me rappelle des nuits blanches au Mexique dansant dans l’ivresse du Tequila…».

Hier samedi, zombie las et fatigué j’erre dans l’appartement, dans la ville, le long du fleuve; sous un froid sec; un ciel pur d’hiver, un vent piquant, j'erre sur Internet du côté des sites érotiques, si minables pour moi, si minable, caricatural célibataire vieillissant.
Ce matin, il fait encore un bon froid sec, violent, vivifiant. Je vais essayer d’aller bien. Oui, je vais essayer d’oublier, d’oublier quoi? Ah! oublier qui je suis! oublier ce moi-là, changer de moi une bonne fois!


lundi 13 janvier 2014

Jeudi 13 janvier 2011



Un SAS, le troisième.

Schématiquement. 
En 69, zoophilie (même avec un singe) mais description allusive. 
En 75, beaucoup de tortures (il faut dire que cela se passe dans le Chili de Pinochet), insoutenables, sadiennes, complaisantes descriptions, jouissives pour l’auteur: pas sûr? Je suis surpris du parti pris anti-Pinochet, quasi de gauche.
En 79, Israël, là racisme: antijuif, anti-arabe, antireligieux, très désagréable ce bouquin qui présente de pauvres êtres, les religieux de second ordre, les serviteurs, comme des larves. Le pays est décrit comme sale et laid. Peu de tortures, peu de sexe, intrigue lâche.

Schématiquement.
En 69, les femmes «plongent leur tête dans le ventre  des hommes».
En 75, elle «pratiquent la fellation».
En 79, elles «sucent».



dimanche 12 janvier 2014

Lundi 12 janvier 2009


Grange de Port-Royal. Vieux parc solitaire et glacée, sentiers enneigés, potager d’hiver, salles vieillottes comme on les aime, documents, copies de Champaigne, livres poussiéreux, le tout très émouvant. L’abbaye est fermée parce que «le personnel qui prend sa retraite n’est pas remplacé».

jeudi 9 janvier 2014

Lundi 9 janvier 2011



Quand j’étais adolescent j’avais une curieuse conception du paradis. J’avais inventé qu’au paradis on se souviendrait de tout ce qu’on avait su, vu, vécu sur terre, mais rien de plus; aussi je lisais le plus de livres possible pour en avoir «stocké» le plus possible dans ma mémoire avant ma mort ; étant entendu qu’avec ce raisonnement il était absolument inutile de relire.