Premier dimanche ordinaire. Dimanche c'est le jour des questions.
(Cent-sixième série. À la deux-centième, je reprendrai toute la série sans lire ce que deux ans avant j'avais écrit.)
1. Non. Elle
est morte. Ou alors, écoutez… j’ai une histoire proche, mais pas
précisément un amour de jeunesse, par exactement le même thème;
je répondrai en message privé.
2. Il y a en ce lieu plusieurs endroits avec force boîtes de médicaments, la plupart d’utilité très hypothétique, tous périmés. Mais j’ai une table de chevet avec mes petits médicaments, qui ressemble de plus en plus à la table de chevet de la tante Léonie à Combray.
3. Oui. C’était bien. Avec ma fille et mon gendre. C’est un très bon souvenir. Mais comme je suis de plus en plus incapable de faire quoi que ce soit tout seul, que le seul plaisir de la salle de sport c’était d’être avec eux, j’ai abandonné quand ils sont partis.
4. Oui. Oui, absolument. J’ai atteint l’âge de ça. C’est-à-dire que je pense qu’il y a des êtres et il pourrait y avoir des causes qui valent plus que ma vie.
5. Non. Je ne me pose pas la question. Cela va de soi. (J’ai raté ma vie.)
6. Je n’y suis pas allé.
7. Non.
8. Non. Je viens d’essayer à l’instant: elles ne craquent plus. Bizarre… Effet de la vieillesse? Est-ce que normalement les articulations craquent toujours à la demande chez tout le monde? Grave question!
9. Je dors désormais, depuis un mois, absolument n’importe quand, c’est-à-dire par bribes, la nuit comme le jour. Combien de temps par vingt-quatre heures? je ne sais pas. Eh bien hier soir, après avoir regardé mon petit Lubistch (un des meilleurs films sur la guerre de Quatorze, ou plutôt sur les relations franco-allemandes, à rapprocher de Jean-Christophe), je me suis fourré sous ma couette, tout lien avec les mondes extérieurs coupé (sauf le téléphone portable, on ne sait jamais dès fois que quelqu’un m’appelle), et je me suis plongé dans mon petit volume qui, bien qu’en anglais, se lit très vite, je veux dire que, parce que c’est une correspondance (comme lorsque je lis un journal intime), après avoir terminé une lettre, on se dit «allez, encore une autre», si bien qu’on avance vite, donc qu’on se retrouve à je ne sais quelle heure de la nuit. Ceci pour dire que je ne sais à quelle heure je me suis endormi mais que je sais que je me suis réveillé à dix heures du matin, frais et dispo, quelques flocons aperçus à travers la fenêtre. Non, je n’irai pas à Houdan cette après-midi, pas envie de voir personne.
10. Oui. Ce n’était pas de jeu: j’en avais assez, et si je n’en avais pas assez il suffisait de redemander. Et puis, par exemple, pour les choses «utiles», par exemple un stylo ou un livre pour la classe, ce n’était pas compris dedans. Et où était la limite? En gros l’argent de poche servait aux seuls achats que mes parents (ma mère, mon père ne s'occupait pas de ça) n’approuvaient pas ou que je voulais leur cacher.
2. Il y a en ce lieu plusieurs endroits avec force boîtes de médicaments, la plupart d’utilité très hypothétique, tous périmés. Mais j’ai une table de chevet avec mes petits médicaments, qui ressemble de plus en plus à la table de chevet de la tante Léonie à Combray.
3. Oui. C’était bien. Avec ma fille et mon gendre. C’est un très bon souvenir. Mais comme je suis de plus en plus incapable de faire quoi que ce soit tout seul, que le seul plaisir de la salle de sport c’était d’être avec eux, j’ai abandonné quand ils sont partis.
4. Oui. Oui, absolument. J’ai atteint l’âge de ça. C’est-à-dire que je pense qu’il y a des êtres et il pourrait y avoir des causes qui valent plus que ma vie.
5. Non. Je ne me pose pas la question. Cela va de soi. (J’ai raté ma vie.)
6. Je n’y suis pas allé.
7. Non.
8. Non. Je viens d’essayer à l’instant: elles ne craquent plus. Bizarre… Effet de la vieillesse? Est-ce que normalement les articulations craquent toujours à la demande chez tout le monde? Grave question!
9. Je dors désormais, depuis un mois, absolument n’importe quand, c’est-à-dire par bribes, la nuit comme le jour. Combien de temps par vingt-quatre heures? je ne sais pas. Eh bien hier soir, après avoir regardé mon petit Lubistch (un des meilleurs films sur la guerre de Quatorze, ou plutôt sur les relations franco-allemandes, à rapprocher de Jean-Christophe), je me suis fourré sous ma couette, tout lien avec les mondes extérieurs coupé (sauf le téléphone portable, on ne sait jamais dès fois que quelqu’un m’appelle), et je me suis plongé dans mon petit volume qui, bien qu’en anglais, se lit très vite, je veux dire que, parce que c’est une correspondance (comme lorsque je lis un journal intime), après avoir terminé une lettre, on se dit «allez, encore une autre», si bien qu’on avance vite, donc qu’on se retrouve à je ne sais quelle heure de la nuit. Ceci pour dire que je ne sais à quelle heure je me suis endormi mais que je sais que je me suis réveillé à dix heures du matin, frais et dispo, quelques flocons aperçus à travers la fenêtre. Non, je n’irai pas à Houdan cette après-midi, pas envie de voir personne.
10. Oui. Ce n’était pas de jeu: j’en avais assez, et si je n’en avais pas assez il suffisait de redemander. Et puis, par exemple, pour les choses «utiles», par exemple un stylo ou un livre pour la classe, ce n’était pas compris dedans. Et où était la limite? En gros l’argent de poche servait aux seuls achats que mes parents (ma mère, mon père ne s'occupait pas de ça) n’approuvaient pas ou que je voulais leur cacher.
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