mercredi 28 mai 2014

Dimanche 28 mai 2000, fête des mères



Finalement hier soir je suis allé seul à Pleyel. J’y ai retrouvé Ève qui était aussi seule. Nous avons éprouvé le même plaisir pour les mêmes raisons. Cela faisait vingt ans environ que je n’avais pas mis les pieds à Pleyel. 
Tellement l’habitude de la musique morte (les disques) que je suis surpris: c’est ça, c’est aussi beau que ça, la musique vivante! je ne me souvenais plus comment c’était. Plaisir aussi du mélomane guère averti, réentendre les vieilles choses, les lieux communs rabâchés. Mais la neuvième symphonie est un beau lieu commun, le plus commun et le plus beau des lieux communs. 
(De mon temps, quand nous allions voir un concert pendant les vacances un public inhabituel applaudissait parfois entre les mouvements: on se moquait de ces ploucs. Eh bien aujourd’hui, les ploucs ont envahi le monde, ils applaudissent entre les mouvements de la neuvième, qu’ils doivent quand même connaître un peu, même entre le troisième et le quatrième mouvement ou, normalement, il n’y a qu’un très court silence. Mais peut-être que je me trompe complètement, que c’est, au contraire, une nouvelle mode, particulièrement prisée des snobs habitués des concerts — comme les applaudissements qui me sont insupportables à l’opéra à la fin des morceaux de bravoure des divas.)

Quand j’y repense, ce mari, ce pilote! Et quand on a un pilote c’est bien pour être piloté. S’il va en Afrique et fricote là-bas, la moindre des choses se serait de prévenir son épouse qu’elle doit désormais faire attention et mettre des préservatifs. Bénéfice du doute: c’est elle qui a eu peur inconsidérément, il n’aurait pas fait ça. N’empêche, le nombre d’époux de par le monde qui n’osant pas, ne voulant pas le dire à leur épouse, leur refilent des saloperies.

(Suite. Mon frère, à propos des gens qui applaudissent entre les mouvements: forcément, ceux qui vont écouter la neuvième symphonie ne sont pas des mélomanes.)

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