mardi 1 juillet 2014

Dimanche 1er juillet 2001


Vendredi soir, je passe pendant qu'elles prennent l’apéritif; S arrive: cela finit par un tajine au champagne.
La dame Brigitte, veuve opulente dit «non! non!» et commence à goûter mon plat de tajine, puis mange avec moi, sans scrupule, goulument, dans mon assiette, jusqu’à ce que je trouve une deuxième assiette où je lui verse, pas chiche, une bonne moitié de ma part. Gonflée la grosse dame!
L’autre, je ne sais plus Susie, Nelly? une belle dame de plus de soixante-cinq ans, raconte ses histoires de cul avec son petit ami de quarante — décidément, ces femmes! 
S, lui, raconte ces histoires de tortues. Je suis censé être l’écrivain officiel des anecdotes de la famille, mais ça, ça ne m’intéresse pas du tout! Comme souvent cela m’arrive, je suis d’abord en position d’infériorité, je me tais, je suis le «petit garçon» face au beau parleur S; mais il ne tient pas la distance, il en fait trop; et c’est moi qui brille («domine») à la fin de la soirée (domine est un vilain mot, je ne veux pas dominer qui que ce soit — mais ma vanité de mâle est flattée face à ces dames).

Samedi soir, l’étrange fête de Laurence. 
L’astrologie, des types au look (aspect) intellectuel sérieux qui parlent le plus gravement du monde de leurs configurations numérologiques. 
Christophe, vient avec ses préservatifs (qu'il avait consciencieusement placés dans le réfrigérateur cette après-midi, c'est comme cela qu'il faut les conserver paraît-il), il est déçu, il repart seul. Il me confie qu’il doit trouver une femme qui a comme lui un léger handicap. Il a d’autant plus de problèmes que sa surdité se voit à peine à la première rencontre, d’où ses talents de don Juan, qui se brisent au premier vrai contact. Il est coincé: comment inviter une fille au restaurant?
Christine est une blonde fine au visage régulier, elle travaille (ou vit) dans le quinzième, elle a au moins un fils, elle cherche un compagnon. Toutes ces dames n’ont pas compris que la meilleure façon de trouver un compagnon de vie c’est de n’en pas chercher. (Comme dit si bien Sylvie, c’est le lieu des lois économiques dans toute leur pureté, le règne de l’offre et de la demande sans autres interférences: donc, il faut jouer la rareté.)
Alexandra a passé sa soirée avec un chevelu à la moustache opulent de paysan à détailler son thème, avec des planètes placées aux sommets de triangles exactement équilatéraux qui s’entrechoquent, s’évadent, suscitent des ondes bénéfiques et/ou maléfiques qui expliquent tout.


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