samedi 1 mars 2014

Théorie du genre



Le premier qui a dit que la théorie du genre n’existait pas, je n’ai demandé qu’à le croire; je n’y connais rien et je ne me suis jamais penché sur le problème; ça ne fait pas trop partie de mes domaines de prédilection.
Le dixième qui a répété que la théorie du genre (faut-il mettre des guillemets?) n’existait pas, je me suis dit qu’il était un perroquet, et j’ai pensé à ce que Nabokov disait des imbéciles.
Le vingtième que j’ai lu qui soutenait que la théorie du genre n’existait pas, je me suis dit qu’il y avait anguille sous roche, qu’il n’y avait pas de fumée sans feu, qu’il y avait un cadavre dans le placard, bref, mon sang n’a fait qu’un tour. Et j’ai pensé à certaines définitions des lieux communs de Flaubert. Mon esprit de contradiction a suivi, avec une souplesse toute naturelle.

Si quelqu’un écrit un livre qui s’appelle La Théorie du genre, comment pourra-t-on nier qu’il n’en existe pas au moins une?


Je me souviens de DF, qui est au fait de tous les bruits, nous faisant part de son étonnement (pas si étonnant « quand on y pense ») : les genders studies se répandaient en France au moment où aux États-Unis elles s’étiolaient sous les effets de nouvelles modes encore plus percutantes.



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