«On
éprouve de grandes difficultés à se reconnaître dans la
documentation dont on dispose. D’abord parce que Balzac corrige ses
placards par lots successifs: il met au point un lot plus ou moins
volumineux de ces colonnes imprimées qu’en termes d’imprimerie
on appelle des paquets; il envoie cet ensemble aux typographes, qui
le lui renvoient en nouvelle épreuve; il met cet épreuve au point,
ajoute quelques paquets à la suite, etc., demande au besoin une
épreuve supplémentaire, jusqu’au moment où il laisse partir un
premier bon à tirer qui sera suivi, avec le temps, de tous les
autres. Ensuite parce que les épreuves postérieures aux placards
initiaux sont inégalement nombreuses, et surtout inégalement
conservées: nous n’en possédons aucune (à quelques fragments
près) pour la partie du roman qui correspond aux quarante premières
pages, environ, de notre texte ; nous en possédons tantôt
deux, tantôt trois pour les épisodes judiciaire qui suivent le
récit de l’enlèvement, puis de la libération du sénateur, et
une seule, en général, pour les autres épisodes. Entre deux états
en placards ou en épreuves parvenus jusqu’à nous, il manque
souvent un ou plusieurs états intermédiaires. D’autre part, les
épreuves, étant destinées à un périodique et livrées par
paquets, ne sont pas paginées, sinon, selon l’opportunité du
moment, de la main même de Balzac, qui charge et surcharge des
numérotations successives, ce qui ajoute à la confusion. Difficulté
supplémentaire: M. de Peyssonnel, ou son relieur, croyant donner
plus de relief à sa précieuse collection, a généralement groupé
les principaux ajouts manuscrits en tête des paquets imprimés,
commettant ainsi divers erreurs d’ordre et perdant des liasses. En
outre, l’épreuve en bon à tirer a été conservée par
l’imprimeur, d’où des différences entre le dernier texte révisé
entre notre possession et le texte du Commerce. Enfin le
photographe ou le conservateur de la bibliothèque de Chicago a
imposé un numérotage personnel, les versos étant numérotés comme
des rectos, mais il a commis quelques inadvertances…»
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire