samedi 29 juin 2013

Vingt-neuf juin deux mille treize, midi


Dans cette salle il y a quatre grandes tables de couleur orange. Par la porte-fenêtre on aperçoit dans la véranda une plante verte (aspidistra) sur une table de jardin ronde, blanche ; au-delà, sous le ciel plombé, le bâtiment de l’École normale, puis d’indistinctes zones pavillonnaires et dans un lointain noyé de brume la Beauce se devine.
À ces quatre tables larges, recouvertes de formica orange, sont attablés neuf femmes et un homme. Toutes sont en fauteuil roulant. Deux ou trois ont un visage doux, elles se retournent vers moi et murmurent un bonjour imperceptible. Les autres, sont tordues, une épaule plus haute que l’autre, la tête brinquebalante, effondrées dans leur fauteuil, édentées, le visage grimaçant, le regard dans le vague ou endormies. Elles attendent le repas. Toutes sont immobiles et silencieuses. 



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