jeudi 4 septembre 2014

Vendredi 4 septembre 2009

Au réveil, vers quatre heures, j’ai une phrase dans la tête, obsédante; je me rendors, je ne fais que somnoler, avec cette phrase qui revient; et je pense vaguement qu’il faut que je m’en souvienne pour la noter. 
Bien éveillé, à sept heures, je l’ai, je la tiens! attrapée! mais comme un poisson rouge qui glisse, visqueux, dans la main, elle s’échappe. 
Et voilà, acheter le pain, faire chauffer l’eau, nourrir les bêtes, veiller à ce que maman ait pris ses médicaments, parler du temps avec la dame, à dix heures je l’ai quasi perdue. 
Pas tout à fait, elle revient:
«Ne sombre pas dans le dromadairisme.» 
C’était à peu près cela, mais pas exactement cela.
 
On regarde les chrétiens avec des yeux de poisson frit, on les prend pour des imbéciles; mais nous regardons les non-chrétiens comme des aveugles. Si l’on critique moins les musulmans, ce n’est pas pour les raisons que disent les islamophobes, c’est parce qu’on pense qu’ils sont en-dessous de la critique, par commisération, pas la peine de débattre avec eux. On vilipendera un homme cultivé qui croit en les sornettes de l’Église («le pape, il y croit vraiment?»), on excusera un musulman d’être resté dans son obscurantisme (atavique). De là qu’on tolère mieux celui-ci que celui-là.

 

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