«Au printemps les jardins étaient blancs de fleurs, le jardin des Tsars s’habillait de vert, le soleil défonçait toutes les fenêtres, y allumait des incendies. Et le Dniepr! Et les couchants! Et le monastère Vydoubetski sur les pentes. Une mer de verdure dévalait de terrasse en terrasse jusqu’au Dniepr souriant et diapré. L’épaisseur des nuits d’un bleu noir au-dessus de l’eau, la croix de Saint-Vladimir éclairée à l’électricité, suspendue dans le ciel…
Bref, une ville splendide, une ville heureuse. La mère des villes russes.
Bref, une ville splendide, une ville heureuse. La mère des villes russes.
Mais c’étaient là des temps légendaires, ces temps lointains où les jardins de la plus belle ville de notre patrie abritaient une jeune génération insouciante. Alors, oui, alors dans les cœurs de cette génération s’ancrait la conviction que toute la vie se passerait en blanc, sereine, calme; les aubes, les couchants, le Dniepr, le Krechtchatik, les rues ensoleillées l'été et, l’hiver, une neige sans froidure, sans rudesse, une neige épaisse et tendre…
Et c’est tout le contraire qui est arrivé.
Les temps légendaires se sont cassés net et l’histoire a fait son entrée, une entrée soudaine et terrible.»
Boulgakov
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