Mon père était
boulanger, mon oncle était boucher. Dans l’ancienne France on pratiquait le don
et le contre-don. Mon oncle n’arrivait jamais en visite sans des morceaux de
viande. Il ne repartait jamais sans des monceaux de gâteaux (il était très gros
et gourmand).
Anne-Marie, la bonne, était une jeune fille naïve, laide qui
n’avait jamais eu affaire à des garçons.
Mon oncle
déballait sur la table les côtelettes d’agneau, les escalopes de veau, les
entrecôtes, les rumstecks, les filets et les faux filets; puis il élevait la
voix, triomphant, rigolard, égrillard, vicelard : « Et pour Anne-Marie,
j’ai apportée une queue.»
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