samedi 14 décembre 2013

Cri du cœur


J’ai reçu ce qui suit en message privé. Si l’auteur veut qu’on donne son nom et rajouter des commentaires, je rajouterai. 


J’ai grandi dans une «ville nouvelle» de banlieue. 30 ans de politique de gauche. C’est un beau ghetto à présent. Et c’était tellement chouette d’y grandir.
La France n’a pas «assimilé» ses immigrés (oh le vilain mot), quatre générations après, ce sont des jeunes qui n’ont pas de patrie, qui détestent le pays où ils sont nés, en mode revanchard. Alors quoi? Vive la gauche?
Si on avait attendu ce que l’on attend de tous, chacun aurait une vraie place.
Et là on regarde, impuissant, le spectacle du choc des cultures.
Mes enfants ont trop trinqué à l’école (trop blancs, trop intelligents, trop maigres).
J’ai baissé les bras en fin d’année, je les ai enlevés de l’école de secteur: parce qu’ils sont en minorité, que je les élève comme des bons citoyens, sur le principe des évangiles.
Toutes les religions n’ont pas la chance d’avoir un Jésus, avec son pardon.
Je ne vois que des gens belliqueux, avec un esprit de conquête. Et mes enfants au milieu. Pas armés pour se défendre. Parce que je refuse de reculer face à la barbarie tu vois.
Et j’aime mon prochain, je l’aime tellement que je trouve ça dégueulasse d’avoir abandonné tout ce beau monde.
Mais c’est un fait : il faut de l’ordre.
Parce que mes enfants trinquent.
Et mes voisins n’élèvent pas leurs enfants comme j’élève les miens: on accepte son prochain, on l’accueille, on l’épaule. Ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas que l’on te fasse.
Ça, c’est la triste réalité de la banlieue.
Après 40 ans, je pense avoir assez de recul pour voir ce qui cloche.
Je rêve d’un De Gaulle tu vois. Pas d’une Marine. Et ça me tue d’avoir besoin de le préciser.
Mon beau pays ne peut pas accueillir toute les misères du monde sans règles claires et républicaines. Et c’est ce qu’il fait depuis Mitterrand.
Et j’ai vraiment cru que c’était bien la gauche.
Je suis trop bête.
Alors je lis Le Point, et j’adore Finkielkraut, tu vois.
Et Malek Boutih me plaît beaucoup (il est à gauche, ouf).
Mais je ne me retrouve dans personne, je suis seule.
Et je trouve ça triste.
Et Boutih est muselé par son propre camp.
Des salauds, partout. Je continue de faire mon devoir dans mon foyer: je botte des culs tu vois.
Dans mon foyer: sur 130 jeunes, il y a 70 personnes avec titres de séjour renouvelables (ou pas), qui sont réduits à l’état de mendiant.
C’est dégueulasse.
Et sur les 60 français, 15 travaillent.
Cherche l’erreur.
Les autre vivent des minima sociaux, réduits à ça: ne vouloir que profiter du système.
Personne ne leur a donné le goût d’autre chose.
C’est dégueulasse.
Alors je botte des culs, ils aiment pas bien au départ, puis ils en redemandent.
Et ils trouvent des petits boulots pour commencer.
Et je les encourage encore, encore.
C’est trop nul de se victimiser, voilà ce que je leur dis: la vie est belle, donne toi les moyens, va bosser, trouve ta place putain, ça va pas te tomber dessus tout cru.
T’es noir, on te discrimine? Et alors. On est toujours le con de quelqu’un, montre-moi, montre-leur, trouve ta place.
Mais tu les verrais, ils sont flippants, les noirs se détestent entre eux, les arabes détestent les blancs et les juifs, les sans-papiers détestent le système qui les rejettent, les collègues les détestent parce que c’est forcément leur faute.
Tu vois ce merdier?
Les collègues rebeu font des marches contre le racisme… Pathétique.
Je ne suis pas raciste.
Les français ne le sont pas, si tu les écoutes.
Ils se sentent écrasés et ne veulent pas se tuer à la tâche pour financer des foyers comme le mien.
Eh bien, ça, il faut l’entendre.
Ou alors il faut donner les mêmes moyens partout, dans la France profonde aussi.
Et aux tout petits blancs-becs que sont mes trois petits chéris.
Parce qu’ils grandissent là: là où on se fait insulter et frapper pour un regard.
C’est insoluble? Non. Il faut de l’autorité. Les mêmes exigences pour tous.

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