Texte intégral de l’entrée du 12 août 1924:
«Il y a des moments où je suis si désemparé, si
déséquilibré par cette inquiétude qui me ronge, que je me dis: “Qu’est-ce
que je souhaite donc? Que voudrais-je?”
Et je m’avoue: “Je voudrais que maman soit morte.”
Oui. J’en suis là parfois. Je ne souhaite pas sa mort. Je
souhaite ne plus avoir à attendre cette mort, à vivre dans l’angoisse de cet
inévitable qui chaque matin se rapproche. Je souhaite éperdument que cet
affreux moment ne soit plus devant moi, mais derrière, non plus à vivre, mais
passé.»
Roger Martin Du Gard, Journal, tome II, page 437
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