«Le christianisme est une religion exotique au pays du riz
et du vin de palme puisque c’est la religion du pain et du vin de vigne.» Il me
semble qu’encore une fois Valéry se trompe. La religion, «catholique», est
beaucoup plus souple qu’il l’imagine. L’exemple du buis qui remplace les
branches d’olivier dans les pays du Nord le montre. On pourra toujours
m’objecter que cela n’a pas la même importance, que cette affaire de branchages
n’est pas centrale dans le rituel comme le sont le pain et le vin. Mais je ne
vois pas que l’Église ne puisse s’accommoder de donner la communion sous forme
de vin de palme et de boulettes de riz, ou autre (j’espère que je ne bascule
pas dans l’hérésie).
Bref, à Marseille, aux Rameaux il s’agissait de branches
de lauriers (ou d’oliviers, je ne suis pas sûr de mon souvenir), et en grande
quantité, à foison. Mais ce que j’ai surtout retenu de la messe dans cette
église pleine, où la circulation était constante, où les enfants chahutaient,
où les adultes bavardaient à qui mieux mieux, s’apostrophaient d’une travée à
l’autre, se disputaient ou riaient, commentaient le sermon à voix haute, quand
ils l’écoutaient, ce que j’ai retenu c’est qu’à la fin de la messe nous nous
sommes retrouvés debout au fond de l’église parce que des assistants avaient
profité de la communion pour piquer notre place. Je connais des mauvais esprits
qui commenteraient : «Ça, c’est Marseille!»
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