samedi 16 février 2013

Histoire du Portugal en dix minutes


Le Portugal a été le premier pays d’Europe à réaliser son unité nationale.
Il a été le premier, au quatorzième siècle, à connaître une révolution «bourgeoise».
Il a été le premier à se lancer sur les océans.
Il est un des rares États d’Europe dont les frontières coïncident avec la frontière linguistique.
Les Suèves font de Portus Cale leur principale place forte. (Ve siècle)
Alphonse VI confie le comté de Portugal à Henri, fils du duc de Bourgogne, neveu d’Hugues le Grand, l’abbé de Cluny. (1095)
Afonso Henriques expulse sa mère qui cherchait à rattacher le Portugal à la Galice. (1128)
On assiste à une rapide disparition du servage, mais il y avait de nombreux esclaves, prisonnier musulmans essentiellement. L’esclavage se maintint longtemps après la Reconquête et dura sous des formes diverses jusqu’au dix-huitième siècle.
Sous Dinis, contemporain de Philippe le Bel, souverain qui manifesta des dons exceptionnels, pendant près d’un demi-siècle, le Portugal connut une des plus brillantes périodes de son histoire.
Il fonde à Lisbonne un embryon d’université pour éviter que les étudiants aillent à Salamanque ou à Paris. (1290)
Les professeurs et les étudiants abusèrent rapidement de leurs libertés et l’Estudo geral fut transféré à Coimbra.
Trente ans plus tard, pour les mêmes raisons, l’université retourna à Lisbonne. Etc.
Chacun se rappelle comment Afonso IV condamna à mort et fit exécuter Inês de Castro. (1355)
Devenu veuf, Jean Ier épousa la très jeune promise de son fils. (1383)
Don Nun’Alvares Pereira. (1360-1431)
Après la prise de Ceuta l’orientation des pensées de l’infant Don Henrique prit un nouveau cours. (1415-1460)
Pêro da Covilhã se rendit en Inde, longea la côte orientale africaine puis gagna la cour du Négus (1494) où il vécut plus de trente ans.
Albuquerque échoua dans son siège d’Aden, ce qui explique que les Portugais n’aient pu verrouiller l’océan Indien. (1513)
João III créa cinquante bourses d’étude au collège Sainte-Barbe à Paris. (1526)
Manuel, cédant à la pression des Rois catholiques, ordonna l’expulsion des juifs, mais il interdit également toute discrimination entre « vieux » et « nouveaux » chrétiens.
Le massacre anti-juif de 1506 mené par les dominicains témoigne d’une intégration difficile.
Le retour au judaïsme aurait été fréquent à la troisième génération de convertis.
Les inquisiteurs se plaignaient en 1620 de ce qu’un tiers des Portugais avait du sang juif.
Sébastien, petit-fils de João II et de Charles-Quint, neveu de Philippe II. (1557-1578)
4 août 1578.
La rencontre d’Alcãntara ouvrit en quelques minutes la capitale au roi d’Espagne Philippe II. (1580)
Les soulèvements populaires se multiplièrent avec l’apparition de faux Sébastiens.
Richelieu offrit aux Portugais son appui diplomatique et militaire. (1640)
La régente confia ensuite au comte de Schomberg le soin de réorganiser l’armée portugaise.
Le roi Afonso VI montra un dérèglement précoce des sens et de l’esprit. Dès son arrivée à la cour, la jeune reine, Marie-Françoise-Isabelle de Savoie constata le déséquilibre mental de l’époux qu’on lui imposait. (1666)
Le comte d’Ericeira laissa, par son suicide, une œuvre inachevée. (1690)
L’afflux de l’or du Brésil (1000 tonnes au cours du XVIIIe siècle) allait provoquer une inflation sans profit pour l’économie portugaise. Tandis que la rareté du numéraire fut un stimulant pour l’industrie locale dans l’intérieur, son abondance provoqua la stagnation des industries dans les zones côtières.
Au point de vue artistique et culturel le règne de João V fut grandiose. (1707-1750)
On peut citer l’insubordination des nobles, la grève des maçons, les manifestations antijudaïques, l’abandon de la discipline dans les couvents où les freiráticos menaient joyeuse vie, à l’exemple du monarque.
Pombal commençait ainsi une collaboration qui allait durer vingt-sept ans. (1699-1782)
Le ministre n’entendait pas abandonner le pays aux méfaits d’une trop grande liberté.
La grande affaire du règne fut la lutte contre les jésuites. Il réussit à les impliquer dans le complot de Távora et à conduire sur le bûcher le père Malagrida, d’ailleurs à moitié dément. (1761)
Le 1er novembre 1755 vers 6 h 30 du matin, alors que les habitants de la capitale étaient rassemblés dans les églises, eut lieu le tremblement de terre le plus violent de l’histoire moderne, suivi d’un raz-de-marée qui non seulement fit une dizaine de milliers de victimes, nombre qui peut être porté à 30000 ou 40000 si on compte les morts causées par la famine et l’épidémie, mais aussi détruisit la partie la plus riche et la plus ancienne de l’une des plus belles capitales de l’époque.
En 1761 Pombal décréta l’affranchissement des esclaves qui toucheraient le sol métropolitain.
En 1773 Pombal supprima toute distinction entre les «vieux» et les «nouveaux» chrétiens.
La Viradeira commença quand la reine Maria Ire ordonna d’ouvrir les prisons politiques. (1777)
Napoléon signa avec Godoy le traité qui partageait le territoire portugais entre la France et l’Espagne. (1807)
La légion portugaise se couvrit de gloire pendant la campagne de Russie. (1812)
Le duc d’Abrantès (Junot) dut quitter le territoire avec armes et bagages. (1808)
João VI continua à résider au Brésil et délégua ses pouvoirs au conseil de régence et au tout puissant Beresford. (1816)
La révolte couvait à Porto qui fut tout au long du XIXe siècle le point de départ de la plupart des révolutions.
Ainsi s’ouvrait une ère de luttes qui allait aggraver pendant trente ans le déclin du Portugal. (1820)
Cette réaction, ou cette involution, avait pour cause le ressentiment d’un peuple dont le pays était devenu la «colonie d’une colonie».
Pedro IV voulut donner une base légale à sa politique anticléricale. Joaquim Antonio de Aguiar, surnommé Mata Frades, par le décret du 28 mai 1834, supprima tous les ordres religieux
Une grande parie du patrimoine artistique et religieux fut donc laissé à l’abandon et au pillage.
Afin de soulager le Trésor, on écarta vite l’idée d’une redistribution des terres aux indigents.
Le gouvernement donna l’exemple quand il accorda à une puissante compagnie, dont Mouzinho était actionnaire, l’autorisation d’acheter les excellentes terres du Lezírias do Tejo et do Sado.
Mal conseillé par le roi de Belgique, Maria II aggrava les tensions. (1835)
Les chartistes voulaient le maintien de la Charte.
Sá da Bandeira abolit en 1836 la traite des esclaves.
Les lois sanitaires de Costa Cabral interdirent les sépultures dans les églises. (1846)
Sá da Bandeira débarqua en Algarve, Palmerston décida d’en finir. Ce diktat étranger fut durement ressenti. (1847)
Pendant longtemps, le chef du part «Regenerador» fut ce personnage fantasque, même dans sa vie amoureuse, de condotierre des temps modernes qu’était le duc João Carlos de Saldanha e Daun (1790-1876). Il émailla de ses incartades la vie politique un peu terne du Portugal.
Pedro V, premier souverain moderne du Portugal meurt mystérieusement à 24 ans. (1861)
Fut décrétée l’abolition de la peine de mort pour les crimes civils. (1867)
il y eut sous le règne de Luís Ier une de plus riches générations d’artistes et d’écrivains qu’ait connu le Portugal. (1861-1889)
Le 1er février 1908 Carlos Ier est assassiné, avec le prince héritier. Son épouse Amélie d’Orléans en réchappa de justesse.
Révolution. Le 5 octobre 1910, le Portugal devient le troisième État républicain d’Europe.
XXe siècle. Salazar. Révolution des Œillets. Etc.

D’après l’histoire du Portugal de Bourdon, parue dans la collection «Que sais-je» en 1970, rééditée, complétée aux éditions Chandeigne en 2010.

Sur le même mode, je vous ferai la littérature.


«Les Portugais ont découvert dans le Grand Océan de nouvelles îles, de nouvelles terres, de nouvelles mers, de nouveaux peuples; et ce qui est le plus important, un nouveau ciel et de nouvelles étoiles.»
Pedro Nunes, Traité de la Sphère, 1537.


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