mardi 3 février 2015

En effeuillant le tome IV (I)


Le tome IV de la Pléiade.
De toute façon tout est là: Faire une recherche google: «Balzac Chicago»: On arrive sur le site “Ville de Paris”: Puis en haut à gauche
 

«Tours, une des villes les moins littéraires de France…» (182)

«En Touraine, la jalousie forme, comme dans la plupart des provinces, le fond de la langue.» (216)

Le caractère tourangeau : «Cela tient à ce climat paisible, à un air qui énerve, à une nourriture plantureuse, à une absence de toute ambition, qui vous émondent le corps et l’âme des inclinations vicieuses, des passions brutales, malheur des grandes cités.» (1196)

«C’était le combat du peuple et du sénat romain dans une taupinière, ou une tempête dans un verre d’eau, comme l’a dit Montesquieu en parlant de la république de Saint-Marin dont les charges publiques ne duraient qu’un jour, tant la tyrannie y était facile à saisir. Mais cette tempête développait néanmoins dans les âmes autant de passions qu’il en aurait fallu pour diriger les plus grands intérêts sociaux. N’est-ce pas une erreur de croire que le temps ne soit rapide que pour les coeurs en proie aux vastes projets qui troublent la vie et la font bouillonner. Les heures de l’abbé Troubert coulaient aussi animées, s’enfuyaient chargées de pensées tout aussi soucieuses, étaient ridées par des désespoirs et des espérances aussi profondes que pouvaient l’être les heures cruelles de l’ambitieux, du joueur et de l’amant. Dieu seul est dans le secret de l’énergie que nous coûtent les triomphes occultement remportés sur les hommes, sur les choses et sur nous-mêmes. Si nous ne savons pas toujours où nous allons, nous connaissons bien les fatigues du voyage.» (228)

«Chez l’homme le plus brute, l’air de la patrie et la vue d’une mère produisent toujours un certain effet, surtout après un voyage plein de misères.» (303)

«… à New-York, pays où la spéculation et l’individualisme sont portés au plus haut degré, où la brutalité des intérêts arrive au cynisme, où l’homme, essentiellement isolé, se voit contraint de marcher dans sa force et de se faire à chaque instant juge dans sa propre cause, où la politesse n’existe pas ; enfin, les moindres événements de ce voyage avaient développé chez Philippe les mauvais penchants du soudard : il était devenu brutal, buveur, fumeur, personnel, impoli ; la misère et les souffrances physiques l’avaient dépravé.» (303)

«L’histoire de l’Aquitaine, qui n’a pas été faite par les Bénédictins, ne se fera sans doute point, car il n’y a plus de Bénédictins.» (359)

«la phase la plus brillante et la plus complète de la passion, à cette période où l'on s'est habitué parfaitement l'un à l'autre, et où néanmoins l'amour conserve de la saveur. On se connaît, mais on ne s'est pas encore compris, on n'a pas repassé dans les mêmes plis de l'âme, on ne s'est pas étudié de manière à savoir, comme plus tard, la pensée, les paroles, le geste à propos des plus grands comme des plus petits événements. On est dans l'enchantement, il n'y a pas eu de collision, de divergences d'opinions, de regards indifférents. Les âmes vont à tout propos du même côté.» (752)

«Tous deux blottis dans leur idée, caparaçonnés d'indifférence, attendaient le moment où quelque hasard leur livrerait cette vieille fille. Ainsi, quand même ces deux célibataires n'auraient pas été séparés par toute la distance que mettaient entre eux les systèmes desquels ils offraient une vivante expression, leur rivalité en eût encore fait deux ennemis. Les époques déteignent sur les hommes qui les traversent. Ces deux personnages prouvaient la vérité de cet axiome par l'opposition des teintes historiques empreintes dans leurs physionomies, dans leurs discours, leurs idées, leurs costumes. L'un, abrupte, énergique, à manières larges et saccadées, à parole brève et rude, noir de ton, de chevelure, de regard, terrible en apparence, impuissant en réalité comme une insurrection, représentait bien la République. L'autre, doux et poli, élégant, soigné, atteignant à son but par les lents mais infaillibles moyens de la diplomatie, fidèle au goût, était une image de l'ancienne courtisanerie.» (830)

«La France sait que le système politique suivi par Napoléon eut pour résultat de faire beaucoup de veuves.» (854)

«Alençon est très gai, reprit la vieille fille une fois lancée. On s'y amuse beaucoup, le receveur général donne des bals, le préfet est un homme aimable, Mgr l'évêque nous honore quelquefois de sa visite...» (901)

«Le lendemain, pendant toute la matinée, les moindres circonstances de cette comédie couraient dans toutes les maisons d'Alençon, et, disons-le à la honte de cette ville, elles y causaient un rire universel.» (905)

«Lorsque l'âme et l'imagination ont agrandi le malheur, en ont fait un fardeau trop lourd pour les épaules et pour le front ; quand une espérance long-temps caressée, dont les réalisations apaiseraient le vautour ardent qui ronge le coeur, vient à manquer, et que l'homme n'a foi ni en lui malgré ses forces, ni en Dieu malgré sa puissance, alors il se brise.» (911)

«Quand cette histoire n'aurait d'autre effet que d'inspirer aux possesseurs de quelques reliques adorées une sainte peur, et les faire recourir à un codicille pour statuer immédiatement sur le sort de ces précieux souvenirs d'un bonheur qui n'est plus en les léguant à des mains fraternelles, elle aurait rendu d'énormes services à la portion chevaleresque et amoureuse du public…» (935)

«Si le retour exact et journalier des mêmes pas dans un même sentier n’est pas le bonheur, il le joue si bien que les gens amenés par les orages d’une vie agitée à réfléchir sur les bienfaits du calme diront que là était le bonheur»

«… il avait vu sur-le-champ que le moyen de ne rien obtenir était de demander quelque chose.» (1009)

«Il prit un petit appartement dans la rue du Bac…» (1009)

« Quoi ! monsieur, vous ne pardonneriez pas, vous n'êtes donc pas chrétien ? dit madame du Croisier.
— Je pardonne comme Dieu pardonne, madame, à des conditions.» (1055)


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