lundi 7 avril 2014

Lundi 7 avril 2008



Page 93 : « Razoumikhine était encore remarquable par cette particularité qu’aucun insuccès ne pouvait le troubler et que nul revers n’arrivait à l’abattre. Il aurait pu loger sur un toit, endurer une faim atroce et des froids terribles. »

Page 197, c’est le même Razoumikhine qui parle : « Pardon, j’appartiens moi aussi à la catégorie des imbéciles […]. Quant à ce bavardage, à toutes ces banalités, ces lieux communs, j’en ai les oreilles tellement rebattues depuis trois ans que je rougis, non seulement d’en parler, mais d’en entendre parler devant moi. Vous vous êtes naturellement empressé de faire parade devant nous de vos théories et je ne veux pas vous en blâmer ; moi je ne désirerais que savoir qui vous êtes, car, ces derniers temps, tant de faiseurs louches se sont accrochés aux affaires publiques et ils ont si bien sali tout ce à quoi ils ont touché qu’il en est résulté un véritable gâchis. Et puis en voilà assez ! » Mais il faut lire tout le passage.

Razoumikhine, frère de l’Idiot, double de Dostoïevski, parle encore page 251 : « Non, mais le croirez-vous, ils réclament l’impersonnalité. Il ne faut surtout jamais être soi-même ; c’est ce qu’ils appellent le comble du progrès. Et si les absurdités qu’ils disent étaient au moins originales… »

Plus loin : « Non ! J’aime cela, qu’on se trompe !… C’est la seule supériorité de l’homme sur les autres organismes. C’est ainsi qu’on arrive à la vérité ! Je suis un homme, et c’est parce que je me trompe que je suis un homme. On n’est jamais arrivé à aucune vérité sans s’être trompé au moins quatorze fois ou peut-être même cent quatorze et c’est peut-être un honneur en son genre. Mais nous ne savons même pas nous tromper de façon personnelle… »



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