Le premier qui a dit que
la théorie du genre n’existait pas, je n’ai demandé qu’à le croire; je n’y
connais rien et je ne me suis jamais penché sur le problème; ça ne fait
pas trop partie de mes domaines de prédilection.
Le dixième qui a répété que la théorie du
genre (faut-il mettre des guillemets?) n’existait pas, je me suis dit qu’il
était un perroquet, et j’ai pensé à ce que Nabokov disait des imbéciles.
Le vingtième que j’ai lu qui soutenait que
la théorie du genre n’existait pas, je me suis dit qu’il y avait anguille sous
roche, qu’il n’y avait pas de fumée sans feu, qu’il y avait un cadavre dans le placard, bref, mon sang n’a fait qu’un
tour. Et j’ai pensé à certaines définitions des lieux communs de Flaubert. Mon
esprit de contradiction a suivi, avec une souplesse toute naturelle.
Si quelqu’un écrit un livre qui s’appelle
La Théorie du genre, comment pourra-t-on nier qu’il n’en existe pas au moins
une?
Je me souviens de DF, qui est au fait de tous les bruits, nous faisant part de son étonnement (pas si étonnant « quand on y pense ») :
les genders studies se répandaient en France au moment où aux États-Unis elles s’étiolaient
sous les effets de nouvelles modes encore plus percutantes.
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