Je vais un peu mieux.
Jeudi matin, après
avoir bien travaillé mercredi je rends le travail fini à l’Aventurette.
Car je
rentre vite dormir un peu (lever à quatre heures). Sophie me convie à la
«fête» Encarta sur le Blues Café, péniche qui stationne devant la bibliothèque François Mauriac.
Cloitré toute
l’après-midi dans la salle du bas je réussis un extremis à pondre 4500
signes sur mes chers décembristes (je me suis aperçu que Laurence, Virginie,
Liliane, n’avaient jamais entendu parler de cela, ce qui me simplifie la
tâche: résumé sommaire pour quelqu’un qui ne saurait pas que ça a
existé).
Puis
je vais à la péniche, papote avec Fabienne, Sophie, je veux danser avec
Fabienne, las ! impossible, je n’arrive qu’à lui faire tenir en main une
coupe de champagne. Il y a sa cousine, des jeunes qui travaillent à Encarta
(encyclo plan-plan, made in Bill Gates), des chefs de projet, de marketing,
dont je me moque ostensiblement (ambiguité de ces réunions où l'on est censé se
lâcher, rire, danser, mais où se côtoient les supérieurs hiérachiques et les petites mains. J’en profite parce que j’ai un peu bu, et que je n'ai guère envie de travailler
pour eux. Je montre une désinvolture un peu arrogante, par exemple en snobant la «chef», et en ne parlant qu’à la petite dactylo en cdd).
Même chose le lendemain vendredi. Bourgogne aligoté, bordeaux, fond de vodka,
petit canapés.
Claudia: «J’aime , j’aime
toujours et toujours le vin rouge mais je n’aime pas les boissons blanches
quoique je me rappelle des nuits blanches au Mexique dansant dans l’ivresse du
Tequila…».
Hier samedi, zombie las et fatigué j’erre dans
l’appartement, dans la ville, le long du fleuve; sous un froid sec; un ciel pur d’hiver, un vent
piquant, j'erre sur Internet du côté des sites érotiques, si minables pour moi, si
minable, caricatural célibataire vieillissant.
Ce matin, il fait encore un bon froid sec,
violent, vivifiant. Je vais essayer d’aller bien. Oui, je vais essayer
d’oublier, d’oublier quoi? Ah! oublier qui je suis! oublier ce
moi-là, changer de moi une bonne fois!
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