Si Bernard savait qu’on peut parfois courir
après les filles c’est après Monique qu’il devrait. J’apprécie de plus en plus
Michel et son caractère. Ou bien il est nul en toute chose et ne pense à rien,
ou bien il est très intelligent, avec le sentiment de l’inutilité de tout.
Contrairement à Bernard, il lit autre chose que L’Équipe ; mais il est incapable de faire une chose suivie un certain
temps. Au bout de cinq minutes de ping-pong il laisse tomber, va écouter un
disque trois minutes, puis va réparer un poste de radio dix minutes. À table il
se lasse vite, quelle que soit la conversation. Il est le premier levé. Michel
va parler. Quand Michel va parler quelqu’un dit « Michel va parler ».
Ou alors tous se taisent. Et il dit « La porte est par là. »
(Quelqu’un m’a chuchoté que c’était tellement creux que c’en était génial.) Il
parle avec la même intonation, la même façon d’allonger les mots que son ami
Pierre, les mêmes mimiques. Il parle surtout pour ne rien dire :
« Bon… eh bien voilà… bon eh oui, eh oui. » Comme il se disputait
avec quelqu’un sur un sujet quelconque, il me confia : « Après tout
je m’en fous, toutes les conversations, c’est comme ça, cela ne sert à rien,
vaut mieux ne pas se disputer, cela n’a aucune importance, c’est pour passer le
temps, qu’est ce qu’on ferait sans cela ? »
Toute la matinée ping-pong. Des gens sont
arrivés. Et nous allons voir d’autres personnes à Bourges. Visite de la
cathédrale et du café des Beaux-Arts. Le soir dîner à Vignou (?) entre Vierzon
et Mehun. Nous sommes une bonne tablée : trente-cinq. Puis tour de la
campagne (à la recherche du bal magique d’Augustin Meaulnes ?) pour
trouver un endroit où danser. Ne restaient plus que Monique, Bernard, Philippe,
Sylvie, Jean-Paul, une grosse fille et une fine, berrichonnes, Daniel un type
muet que j’ai beaucoup apprécié dans ses silences, Jeanne, une blonde qui veut
aller garder les moutons, et Mahé, la belle bretonne au visage long, les deux
Michel, Pierre et deux autres filles. Pour finir on a été boire un verre chez
la fille fine (du côté de Nançay) avant de rentrer se coucher à cinq heures.
Bernard a dansé avec Monique. Philippe ne danse jamais, c’est contre sa
religion.
Vignou… En novembre je devais être rentrée au Maroc.
RépondreSupprimer… tu étais bien petite…
RépondreSupprimerNote (pense-bête) (2/12/13): Philippe c'est Gérard.
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